Dossier n°8203 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Rouland

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 23/01/1902
Date de décès : 22/05/1975
Profession : Exploitant agricole et Tonnelier

Marie-Louise Rouland Roque

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 24/06/1904
Date de décès : 14/11/1996
Profession : Exploitante agricole
    Localisation Ville : Varetz (19240)
    Département : Corrèze
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Henri et Marie-Louise Rouland étaient fermiers à « La Noaille », hameau de la commune de Varetz (Corrèze). En 1942, M. et Mme Lichtenstein, des Juifs émigrés de Pologne qui s’étaient enfuis de Paris avec deux de leurs petits-enfants, Charles Gross et son cousin Marcel, louèrent l’une des trois maisons du hameau. Les garçons, tous deux âgés de huit ans, fréquentaient l’école du village, distante d’environ quatre kilomètres. Durant le printemps 1944, alors que les enfants, cartables au dos, venaient de partir pour l’école, leurs grands-parents apprirent que des patrouilles allemandes étaient à la recherche de réfugiés juifs. Ils eurent le temps de s’enfuir, mais les soldats rattrapèrent les deux enfants. Henri et Marie-Louise Rouland travaillaient alors dans un champ bordant le sentier, en compagnie de leur fille Simone, dix ans. Les soldats montrèrent de loin les garçons du doigt, hurlant qu’ils étaient Juifs. Terrifiés, les deux gamins coururent se réfugier dans les jupes de Marie-Louise. Henri Rouland prétendit avec aplomb qu’ils étaient ses fils; Simone les embrassa et proclama qu’ils étaient ses petits frères. Mais les Allemands ne les croyaient pas et soutenaient que les enfants étaient Juifs. Tout en menaçant de mettre le feu à la ferme, ils exigèrent de voir le livret de famille. Se rendant compte que les soldats ne comprenaient pas le français, Marie-Louise leur montra le livret et prétendit que les enfants y figuraient. Cette fois les Allemands se laissèrent convaincre et partirent. Henri et Marie-Louise ramenèrent les deux garçons chez eux et s’en occupèrent pendant plusieurs jours. Leurs grands-parents trouvèrent alors avec la complicité de résistants de la région, une cachette séparée pour chacun d’eux. Après la Libération, Charles resta en contact avec ses sauveteurs. Il continue à appeler Simone « ma soeur ». Aujourd’hui une place de Varetz porte le nom « Henri et Marie-Louise Rouland ».

    Le 15 octobre 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Henri et Marie-Louise Rouland, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Article de presse - La Montagne du 25/06/1999Article de presse – La Montagne du 25/06/1999



    Mis à jour il y a 5 jours.