Dossier n°8257 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Blanche Allart Vezard

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 06/07/1903
Date de décès : 15/03/1976
Profession : Sans

Pierre Allart

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 30/04/1902
Date de décès : 25/12/1984
Profession : Econome des Hospices de Blois, du Loir et du Cher
    Localisation Ville : Blois (41000)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Au cours de l’année 1942, l’économe des Hospices de Blois et du Loir et Cher, Pierre Allart, fit une visite de routine à l’orphelinat dépendant de l’hôpital de Blois. Sa femme Blanche l’accompagnait. Le sourire charmeur d’une minuscule fillette de 3 ans à peine, nouvelle venue, capta l’attention de Blanche. Le personnel lui révéla que la petite, Léa Goldberg, avait été placée par le chef du camp d’internement de La Motte Beuvron, bien résolu à tenter de la protéger des dangers menaçant les Juifs. Le couple Allart décida aussitôt de prendre lui-même en charge la petite Léa, dénommée dès lors et pendant plusieurs années Lisette Allart. Devenus pour elle Papa Pierre et Maman Blanchette, les Allart vivaient avec leur fils Claude, 17 ans, entourés de domestiques pour l’entretien de leurs fermes, forêts et terrains de chasse. « Ont commencé pour moi de très belles années », a écrit Léa dans son témoignage, « j’ai été la petite fille gâtée et choyée. J’entends encore mon « grand frère Claude » dire : si on prend Lisette, on nous prendra avec… ». Elle se souvient d’insinuations menaçantes proférées « par des voisins disant d’un air hypocrite à Madame Allart : Elle vous ressemble votre petite fille ! ». Commerçant à Trouville, le père de Léa, Isaac Goldberg, fut déporté et exterminé à Auschwitz. Blanche Allart réussit à créer un contact avec Madame Goldberg, ainsi qu’avec la sœur et le frère aînés de Léa, chacun dans une cache différente. Elle s’efforça de leur rendre visite et leur envoya lettres et colis. La séparation fut éprouvante pour les sauveurs, et tout particulièrement pour la petite Léa, passant de l’opulence de la famille Allart au dénuement sévère des rescapés de sa propre famille.

    Le 11 novembre 1998, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Pierre et Blanche Allart le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Léa Goldberg, épouse Attali, née le 12 octobre 1939, se retrouve en 1941 ou 1942 au camp de  » La Motte-Beuvron  » avec sa mère. Raymond Stellin, chef de ce camp, essayait d’améliorer leur sort ; il fit donc transférer Léa à l’hôpital de Blois dont l’économe était Pierre Allart, son ami. En visite à l’orphelinat, Pierre Allart et sa femme, craignant un danger pour l’enfant, décident de la prendre chez eux, sous le nom de  » Lisette Allart « . Monsieur et Madame Allart gardaient le contact avec le frère et la soeur de Léa, ainsi qu’avec sa mère à qui ils rendaient des visites, remises de lettres et des paquets
    Pierre et Blanche Allart et leur fils ont transformé cette période noire, en une période douce pour la petite Léa, en la gâtant et en la choyant comme leur propre fille.
    A la Libération, les Allart rendirent Léa à sa mère, les deux familles sont restées en contact, jusqu’au mariage de Léa et son départ en Israël.


    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes