Dossier n°8322 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1998

Germaine Albert

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 24/07/1911
Date de décès : 01/01/1998
Profession : Fonctionnaire PTT, mère d’un enfant
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Germaine ALBERTGermaine ALBERT
    Bertin Leirerovici est né à Paris Xème le 4 avril 1937. Il vécut dans le même immeuble avec ses parents Jancu Leireovici et Soïba, née Goghberg, tous deux de nationalité roumaine.

    En juillet 1942, les lois anti-juives se faisant de plus en plus dures pour les étrangers, M. et Mme Leizerovici décidèrent d’envoyer le petit Bertin, âgé de 5ans, en Seine et Marne en hôte payant dans la famille Garnier. Deux mois plus tard, en septembre, les parents furent arrêtés envoyés à Drancy puis déportés à Auschwitz. Mme Leizerovici décéda à son arrivée. Son mari est mort d’épuisement en mai 1945.
    A partir de la déportation de ses parents en 1942, Germaine Albert, amie de la famille s’occupa du petit Bertin. Elle venait le voir chez les Garnier presque toutes les semaines et payait la pension (alors qu’elle avait peu de ressources, vivant seule avec sa fille). Elle s’intéressait à sa santé, s’assurait de son bien-être et insistait pour que le petit Bertin aille à l’école du village…Au lendemain de l’arrestation des Leizerovici, elle a forcé les scellés apposés sur l’appartement pour récupérer quelques affaires leur appartenant, et surtout, les photos de famille.
    Au cours de l’hiver 42-43 la santé de Bertin laissant à désirer, et sa situation dans sa famille d’accueil se dégradant, Germaine Albert craignant les dénonciations, décida de le prendre chez elle à Paris dans le 10ème ou elle pensait qu’il serait plus en sécurité dans l’anonymat d’une grande ville. Cependant l’état de santé de Bertin ne s’améliorant pas, suite à l’infection d’engelures non soignées, il fut décidé de l’hospitaliser. Il fut mis à l’hôpital Saint-Louis, mais avertie par une infirmière que les nazis faisaient des rafles dans les hôpitaux, Germaine le reprit immédiatement chez elle, ce qui évita, très certainement au jeune garçon une déportation certaine…
    A partir de ce moment, le petit garçon vécut chez Germaine, allait à l’école du quartier où, avec la complicité du directeur, il n’était pas inscrit sur les registres.
    A la fin de la guerre, sachant que ses parents ne reviendraient pas de déportation, Germaine Albert garda chez elle le jeune garçon en le considérant comme son fils. Il devint pupille de la nation et placé sous tutelle de l’Office des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre mais, à sa demande, le Conseil de Tutelle a accepté que Bertin reste chez Germaine, qui est devenue sa tutrice en 1955.
    Bertin Leizerovici a toujours considéré sa tutrice comme sa mère. Germaine est décédée dans une maison de retraite il y a environ 3 ans. Germaine Albert a sauvé de la mort le jeune Bertin, lui a évité l’orphelinat et lui a permis de devenir un homme.

    Le 31 décembre 1998, Yad Vashem a décerné à Germaine Albert le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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