Dossier n°8622 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Alice Legras

Année de nomination : 1999
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçante, petit magasin de confection
    Localisation Ville : Béthune (62400)
    Département : Pas-de-Calais
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    Alice Legras
    Veuve, Alice Legras exploitait un petit magasin de confection à Béthune (Pas-de-Calais). Parmi ses fournisseurs se trouvait un immigré juif demeurant à Lille, Alter Kurzbart. Le 11 septembre 1942, jour de la grande rafle des Juifs du Nord et du Pas-de-Calais, toute la famille Kurzbart fut déportée depuis la gare de Fives en direction de Malines, et de là à Auschwitz. Des cheminots français eurent le courage exceptionnel et l’ingéniosité de « soutirer » des enfants juifs à ce tragique convoi. En arrivant à son domicile à Marcq en Baroeul, tenant à la main la petite Ketty Kurzbart, 3 ans, un cheminot découvrit dans la poche du manteau de l’enfant le nom et l’adresse d’Alice Legras. Informée du drame, la commerçante se rendit chez le cheminot et prit en charge la gamine. Au mépris du danger, Alice recueillit l’enfant, la prénomma Annick et la présenta comme une proche que les circonstances de la guerre avaient contraint les parents à placer chez elle. Elle lui prodigua une chaleureuse affection et veilla à tous ses besoins. Après la guerre, elle attendit en vain le retour de la famille de Ketty, qui avait péri dans les camps de la mort. En novembre 1945, Alice lut dans son journal un communiqué de l’Oeuvre de protection des enfants juifs (OPEJ) demandant aux personnes ayant caché et sauvé des enfants juifs de s’adresser à elle. Ketty, alors âgée de 6 ans, fut confiée à un home de l’OPEJ. Etablie par la suite en Israël, elle se livra à de patientes recherches pour retrouver Alice Legras et ses enfants. C’est seulement en 1998 qu’elle les rencontra à Béthune et apprit avec émotion des épisodes de ces trois années de sa petite enfance, dont le souvenir s’était estompé dans sa mémoire.

    Le 30 août 1999, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Alice Legras le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

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