Dossier n°9171 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Françis Remoissenet

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 30/09/1914
Date de décès : //
Profession : Tapissier

Georgette Remoissenet Bizet

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 08/12/1917
Date de décès : //
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Savigny-sur-Orge (91600)
    Département : Essonne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Georgette et Francis Remoissenet habitaient à Savigny-sur-Orge (Essonne) avec leurs deux enfants, de 4 et 1 ans. Il était artisan tapissier. Leurs voisins, la famille Rozenblat, qui avaient aussi deux enfants, Bernard, 7 ans, et Jeanne, 5 ans, étaient des amis proches. Un jour d’août 1943, vers 18 heures, des miliciens accompagnés de deux allemands de la Feldgendarmerie firent irruption au domicile des Rozenblat. La mère et ses deux enfants furent informés de l’arrestation du père à son travail et reçurent l’ordre de les suivre. Voyant l’attroupement, Georgette se précipita chez ses voisins et Francis qui rentrait juste du travail vint la rejoindre. Ils comprirent l’urgence de la situation car ils savaient que les Rozenblat étaient Juifs. Quand ils commencèrent à parlementer avec les gendarmes allemands, il s’avéra que ces derniers avaient un ordre d’arrestation pour la mère mais pas pour les enfants. Les Remoissenet demandèrent alors à les héberger au moins pour la nuit. Suite à une consultation téléphonique avec la Kommandantur de Savigny, les gendarmes acceptèrent et repartirent emmenant Mme Rozenblat avec eux. Les Remoissenet profitèrent du sursis pour avertir les grands-parents des enfants. Au petit matin, une tante vint les chercher et les emmena avec elle à Paris alors qu’après leur départ les Allemands revenaient récupérer leur proie. Georgette prétendit que les enfants s’étaient enfuis dans la nuit. Elle fut à son tour embarquée à la Kommandantur et y subit un interrogatoire serré de plusieurs heures. Avec détermination, elle défendit la version de la fuite des enfants. Faute de preuves, elle fut relâchée, ce qui évita une perquisition qui aurait été fatale, car Francis était résistant FFI et cachait des armes dans sa maison. Le couple avait pris d’énormes risques pour sauver les enfants, mais selon Francis : « lorsqu’on a l’instinct de porter secours à des êtres humains, on ne réfléchit pas, cela paraît tellement naturel de sauver son « prochain »… Des liens familiaux lièrent le couple à ses protégés qu’il considéra, après la guerre, comme ses propres enfants.

    Le 5 février 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Georgette et Francis Remoissenet le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Les médias externes :