Dossier n°9201 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Marie-France Reyne Manson

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 19/07/1889
Date de décès : 11/04/1981
Profession : Couturière
    Localisation Ville : La Sône (38840)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Marie-France REYNE
    Marie Reyne avait perdu son mari en 1943. De religion protestante, elle habitait La Sône (Isère) et était sans enfants. Par l’intermédiaire du pasteur Charles Westphal*, elle accepta d’héberger et de cacher plusieurs jeunes filles juives sous la responsabilité de l’OSE. Le 17 juillet 1943, une assistante sociale de Grenoble convoya chez Marie une petite juive de 9 ans, Suzanne Czermak, qui avait été maltraitée par une famille d’accueil précédente et dont la santé s’était gravement détériorée. Quand elle la recueillit, Suzanne avait les cheveux rasés, la tête couverte d’eczéma, ses dents n’avaient pas encore repoussé et sa croissance avait été entravée. Elle était très affectée par le sort tragique de ses parents, réfugiés de Belgique : son père, parti visiter sa famille en Pologne en 1939, avait disparu depuis ; sa mère, gravement malade et hospitalisée, était morte en mai 1943. Elle en avait été séparée en 1942 et fut ballotée d’un lieu à l’autre. Toutefois, avec une grande tendresse et quelques mois de soins intensifs, Marie réussit à la reconforter et à rétablir sa santé, conseillée par un médecin de la Résistance, le Dr. Carrier, abattu plus tard par la Gestapo. L’enfant reprit une scolarité régulière, après avoir été munie de faux papiers fournis par la municipalité au nom de Suzette Reyne. Marie offrit le gîte à d’autres jeunes juives. Annie Hirschfeld l’appelait « Maman Reyne », et est restée en rapports avec elle jusqu’à ce jour. Marie s’attacha plus particulièrement à Suzanne et devint peu à peu sa mère adoptive. L’adoption officielle fut légalisée après la guerre. Ces liens profonds furent en plus scellés par l’alliance entre Suzanne et le neveu de Marie qui se marièrent en janvier 1953. Elles avaient tout fait l’une et l’autre pour empêcher que la famille de Suzanne ne leur imposât, après la guerre, une nouvelle séparation. 

    Le 18 janvier 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie Reyne le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    31 mai 2018 10:32:30
    TEMOIGNAGE de Suzanna REYNETEMOIGNAGE de Suzanna REYNE
    8 septembre 2014 09:02:50
    Article de presse - Le Mémorial de l'Isère du 02/02/2007Article de presse – Le Mémorial de l'Isère du 02/02/2007
    8 septembre 2014 09:02:16

    Articles annexes

    Aucun autre article