Dossier n°9524 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Antoinette Picco

Année de nomination : 2001
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Retraitée

Delphin Picco

Année de nomination : 2001
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Retraité
    Localisation Ville : Vence (6140)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    Delphin et Antoinette Picco avaient déjà dépassé la soixantaine et vivaient leur retraite à Vence (Alpes-Maritimes) à proximité de leur fille Marguerite, marié à Eugène Francone. Le jeune couple tenait une boutique de vêtements, tout en exploitant une ferme. De septembre 1943 à la Libération, durant l’occupation allemande de la zone italienne, les deux familles Francone et Picco sauvèrent la vie de Pauline et William Gerstl, un couple de Juifs autrichiens réfugiés à Nice. Les Gerstl avaient fui Vienne en 1938 pour s’installer à Anvers. En 1940, ils poursuivirent leur fuite devant l’invasion des armées allemandes et échouèrent dans le sud de la France. William fut interné au camp de St Cyprien mais réussit à s’enfuir. Pauline, enceinte, fut exemptée de l’internement. Ils se retrouvèrent à Nice où naquit leur fille Jeannette mais alors, en 1942, les autorités italiennes les assignèrent à résidence surveillée à Vence. William, tailleur-coupeur de profession, réussit à se faire employer par Eugène Francone. En septembre 1943, avec l’invasion allemande de la zone italienne, les Gerstl s’enfuirent à nouveau à Nice et confièrent leur fille à un couple sans enfants, Emile et Lily Lasfargues d’Antibes, qui la gardèrent sans rémunération jusqu’à la Libération. Les Gerstl trouvèrent une cache dans une cave à vin mais sans ressources pour payer leur séjour, envoyèrent une carte postale à Eugène lui expliquant leur situation. Il vint les chercher pour les ramener à Vence. Delphin et Antoinette Picco, les parents, les cachèrent dans leur grenier où ils restèrent cloîtrés pendant près d’un an sans en sortir. Les Francone fournirent du travail à William pour l’occuper et l’aider à surmonter un tempérament dépressif. Ni les voisins ni la famille n’étaient au courant de la présence des nouveaux locataires bien que tous s’étonnassent de l’énorme quantité de nourriture qu’Antoinette préparait pour deux personnes. Au cours d’une perquisition allemande, Eugène mit William à l’abri en l’aidant à sauter par la fenêtre alors que Marguerite prétendit que Pauline était sa sœur. Le motif de leur action était simple : « ces gens n’avaient rien fait de mal, ils étaient sympathiques, travailleurs, ils ne gênaient personne, c’était normal de les protéger ».               

    Le 30 octobre 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Delphin et Antoinette Picco et à Eugène et Marguerite Francone le titre de Justes parmi les Nations.

     

    A gauche la sauvée Monsieur Francone et sa fille Gaby en mariée en 1963

    Antoinette Picco en 1963

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