Dossier n°9727 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eugène Désiré

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 09/07/1896
Date de décès : 26/12/1978
Profession : Retraité

Hélène Désiré Fromm

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 30/10/1899
Date de décès : 12/04/1984
Profession : Retraitée
    Localisation Ville : Villedieu-sur-Indre (36320)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Eugène Désiré était ouvrier agricole et sa femme Hélène complétait ses maigres revenus par des travaux de couture. Le couple résidait avec sa fille unique, Marguerite surnommée Guite, 14 ans, à Villedieu-sur-Indre (Indre). En septembre 1942, ils accueillirent Ruth Heymann, une petite fille juive de 5 ans, dont les parents avaient été déportés. Le couple Heymann et leur fille étaient originaires de Mannheim. Déportés d’Allemagne en France en 1940, ils avaient été internés à Gurs et Rivesaltes. Tandis que l’OSE réussit à extraire Ruth de ce dernier camp, ses parents furent transférés, en septembre 1942, de la zone sud à Drancy, remis aux mains des Allemands, déportés dans l’Est et mis à mort. Ruth fut confiée à une pouponnière de Limoges et ensuite convoyée chez les Désiré. Ils l’élevèrent comme leur propre fille. Guite, en particulier, la prit sous sa protection et fut pour elle une source de soutien constant, jusqu’à ce jour. Les Désiré vivaient dans des conditions très modestes. Ils logeaient dans une pièce-cuisine et Marguerite partageait son lit avec Ruth. Quand elle arriva chez ses protecteurs, son corps était couvert de croûtes. La famille se priva de beurre pour la soigner. Elle lui offrit aussi sa première poupée, n’épargna rien pour la choyer et lui faire oublier les traumatismes de ses deux années passées dans les camps et la séparation douloureuse d’avec ses parents. Elle fut scolarisée sous le faux nom de Régine Désiré. Le couple subvint à tous ses besoins, malgré leur budget trop modeste. Ruth se souvient particulièrement de leur grande affection pour elle et de sa fierté quand Eugène la présentait comme « sa petite fille ». Non seulement les Désiré lui sauvèrent la vie mais surtout lui procurèrent le peu de bonheur qu’elle eut dans son enfance tourmentée.

    Le 30 mai 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Eugène et Hélène Désiré le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Ruth HEYMANN est née le 26 mars 1937 à Mannheim ( Allemagne) de Heymann Beno et de son épouse Régine, née Sandbrand . La famille est entrée en France en 1940 via la Belgique et est internée au camp de Gurs en 1940.

    Les parents sont déportés en septembre 1942 à Auschwitz. Ruth est confiée à la famille Désiré composée d’ Eugène, Hélène et de leur fille Marguerite née le 10 mars 1928 à Paris 13ème.

    Ruth est restée dans cette famille de septembre 1942 à 1945, elle a été élevée comme leur propre fille et allait en classe sous le nom de Régine Desiré.

    L’ O S E a pris en charge Ruth Heymann en 1945 jusqu’à son adoption.

    Après la guerre elle est restée en contact avec cette famille et passait toutes les vacances d’été chez eux. 

    Documents annexes

    Article de presse - La Nouvelle RépubliqueArticle de presse – La Nouvelle République
    Article de presse - La Nouvelle République du 28/10/2002Article de presse – La Nouvelle République du 28/10/2002
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Les médias externes :