Dossier n°9738 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Bernardus Zoetelief-Tromp

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 24/06/1904
Date de décès : 21/12/1990
Profession : Exploitant agricole

Agnès Zoetelief-Tromp De Sitter

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 14/05/1908
Date de décès : 02/10/1995
Profession : Exploitant agricole
    Localisation Ville : Breteuil-sur-Iton (27160)
    Département : Eure
    Région : Normandie

    L'histoire

    Agnès et Bernardus Zoetelief-Tromp, couple de Hollandais approchant la quarantaine et sans enfants, s’étaient installés comme agriculteurs au lieu-dit « Bordigny », commune de Breteuil-sur-Iton (Eure). Ils entretenaient des relations amicales avec les Rakhovsky, Juifs de Tchécoslovaquie, et leurs enfants Jean, 11 ans, et Jacqueline, 10 ans. M. Rakhovsky travaillait comme mécanicien à l’usine de la Madeleine à proximité de Breteuil où sa famille résidait. En octobre 1943, le couple Rakhovsky fut arrêté, déporté dans l’Est et mis à mort. Au moment de l’arrestation, Jacqueline rentrait juste à la maison. Du pas de la porte, elle vit un attroupement de personnes en uniformes et ses parents faisant leurs valises. Sa mère lui fit comprendre par un signe de la tête qu’elle devait s’enfuir. Elle enfourcha sa bicyclette et se précipita chez les Zoetelief-Tromp avec lesquels les Rakhovsky avaient convenu qu’ils hébergeraient leurs enfants en cas d’arrestation. Jacqueline y reçut un accueil chaleureux et y trouva refuge pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’un oncle vint la chercher pour l’héberger jusqu’à la Libération. Au moment de l’arrestation, Jean se trouvait à son école à Breteuil où les policiers vinrent le cueillir. Alerté par le principal, il réussit à prendre la fuite. Sur la route, le vétérinaire de la région le prit en moto jusqu’à la place de Breteuil où il eut l’imprudence de lui indiquer à haute voix en présence des badauds qu’il allait à Bordigny, imprudence qui l’empêcha d’utiliser la ferme des Zoetelief-Tromp comme cache possible. Le couple lui trouva alors plusieurs autres alternatives sûres avant que son oncle vienne le rechercher. Bernardus avait déjà été emprisonné pour faits de résistance et relâché. Il faisait en effet partie d’un réseau qui cachait des parachutistes anglais et d’autres fugitifs du régime de Vichy. Le sauvetage de Jean et Jacqueline augmentait grandement les risques courus par le couple. Après la guerre, il servit de famille d’accueil à Jean, scolarisé au pensionnat de Verneuil-sur-Avre.   

    Le 30 mai 2002, Yad Vashem a décerné à Agnès et Bernardus Zoetelief-Tromp le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    En 1939, la famille RAKOVSKY, qui a émigré de Tchécoslovaquie en 1929, compte deux enfants, Jean (né en 32) et Jacqueline (née en 33). M. RAKOVSKY travaille à l’usine de la Madeleine, à Verneuil sur Avre. Le 22 octobre 43, des Allemands – accompagnés de gendarmes français – viennent arrêter toute la famille.

    Jacqueline parvient à s’échapper sous le prétexte (inventé par sa mère) d’aller prévenir les voisins de s’occuper de leur basse-cour en leur absence. Ces voisins s’appellent M. & Mme TROMP et sont à 5 km du domicile des RAKOWSKY.

    Jacqueline a appris plus tard que les Allemands s’étaient de nouveau présentés au domicile des RAKOWSKY, peut-être pour arrêter Jacqueline ou son frère, Jean, qui était à ce moment pensionnaire au collège de Verneuil et, ayant été prévenu par le proviseur, avait pu s’échapper et se réfugier spontanément chez les époux TROMP qui les accueillent très chaleureusement. Ils sont d’origine hollandaise ; ils avaient promis au couple RAKOVSKY de se charger des enfants au cas où… Ils gardent Jean et Jacqueline quelques jours et, durant ce temps, s’efforcent de les rassurer et de leur redonner un peu d’espoir. Puis ils les placent chez des familles amies, le temps pour eux de préparer leur passage en zone libre, d’où ils pourront rejoindre leur once, André RAKOVSKY, chez qui ils resteront tout le temps de la guerre.

    Après la guerre, les TROMP ont toujours gardé de l’affection pour Jean et Jacqueline. En 45, Jacqueline est partie chez une tante aux Etats-Unis (elle y restera 3 ans) et Jean redevient interne au collège de Verneuil. C’est chez M. & Mme TROMP qu’il passe ses week-ends.

    Jean et Jacqueline ont gardé  » des relations affectives avec les TROP, jusqu’au décès de ceux-ci.

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