Dossier n°9816 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jacques Chemin

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 20/07/1891
Date de décès : 26/06/1961
Profession : Directeur d’usine

Maria Chemin Crémioux

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 21/04/1904
Date de décès : 02/01/1973
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Livry-Gargan (93190)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Jacques et Maria Chemin résidaient, sous l’Occupation, à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Vétéran de 1914-1918, il avait été quatre fois blessé et avait fait partie d’un bataillon de première ligne où les soldats mutinés avaient fraternisé avec l’ennemi pour arrêter la guerre et un homme sur dix avait été fusillé pour l’exemple. Sa confiance en Pétain auquel il attribua la responsabilité des fusillades en fut ébranlée à tout jamais. Son frère Charles était aussi tombé au combat. Démobilisé, il devint tabletier et prit la direction d’une usine de broches et de boutons pour haute couture à Saint-Viance (Corrèze) où il épousa Maria. Ils eurent deux enfants, Charline et Robert. Sous le Front Populaire, Jacques participa activement au mouvement de revendications syndicales. La famille Chemin s’installa ensuite dans la région parisienne et accueillit un réfugié de la Guerre d’Espagne, au moment de la retraite des forces républicaines. Leur fils Robert s’était alors lié d’amitié avec Henri Wolkowitch, 19 ans, d’origine juive. Ils faisaient ensemble de la musique et jouaient à l’orchestre municipal. Vers la fin de l’année 1943, Henri dont le père avait été arrêté et déporté dans l’Est, se trouva à son tour menacé d’arrestation. Il se tourna vers son ami Robert qui demanda l’aide de ses parents. Le couple Chemin, accepta immédiatement d’héberger Henri qui resta caché chez eux jusqu’à la Libération à titre gracieux. De manière sporadique, les sauveurs offrirent aussi le gîte à l’une de ses cousines, Betty Grobman. L’engagement des Chemin s’inscrivait dans les traditions familiales d’anarcho-syndicalisme et de patriotisme. Henri et Betty échappèrent ainsi aux rafles grâce à leur générosité et leur vouèrent une grande reconnaissance. En 1960, Jacques succomba des conséquences de ses blessures subies au cours de la Grande Guerre.

    Le 29 octobre 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Maria et Jacques Chemin, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Article de presse - La montagne 26/05/2004Article de presse – La montagne 26/05/2004
    Invitation cérémonie CheminInvitation cérémonie Chemin

     




    Mis à jour il y a 8 mois.