Allée des Justes à Paris
MARSAT Edouard
En 1938, Sarah-Suzanne Goldberg fut embauchée comme secrétaire de direction par une grande entreprise métallurgique parisienne. Le directeur, Edouard Marsat, était également président d’honneur de la société Gaz de France. Lorsque, en juin 1942, les autorités d’occupation firent obligation à tous les Juifs âgés de plus de six ans résidant en zone occupée de porter l’étoile jaune, la jeune femme se présenta au travail avec cette étoile. Elle vivait alors avec sa mère, sa soeur Marie, une autre soeur mariée et sa nièce Suzanne Gryntuch, qui avait 11 ans. Edouard Marsat lui promit de faire son possible pour l’aider. Dans un premier temps, il lui remit deux cartes d’identité – une pour elle et une pour sa soeur Marie – afin de leur permettre de franchir la ligne de démarcation. Il leur donna aussi un peu d’argent. Puis, il alla leur rendre visite dans le sud de la France pour leur transmettre des nouvelles de leur famille restée à Paris. Pourtant sa propre famille s’opposait à ses activités d’assistance aux Juifs, qu’elle rendait responsables de la défaite de la France. N’écoutant que sa conscience, Edouard continua à aider les Goldberg. En décembre 1942, Sarah-Suzanne et Marie décidèrent d’aller voir leur mère à Paris. Arrêtées en route, elles furent internées à Drancy. Pendant plusieurs mois, Edouard Marsat fit appel, en vain, à de nombreuses relations pour tenter de les faire remettre en liberté; il leur envoyait également des colis de ravitaillement où il dissimulait des messages. En juillet 1943, elles furent déportées. Avant leur départ, elles lui avaient demandé de veiller sur leur mère, leur soeur et leur nièce. Il trouva une cachette sûre pour Mme Goldberg et sa fille et s’en occupa personnellement jusqu’à la Libération. Il plaça la petite Suzanne Gryntuch dans un couvent. Après la guerre, il continua de protéger les trois femmes qu’il avait sauvées. Il allait les voir tous les samedis après-midi, leur apportant des journaux et des cadeaux et s’informant des progrès de Suzanne à l’école. Lorsqu’elle eut terminé ses études, il lui trouva un bon emploi.
Le 13 septembre 1995, Yad Vashem a décerné à Edouard Marsat le titre de Juste parmi les Nations.
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