Né à Port-Saïd en Egypte, Robert Zarb, de nationalité britannique, était étudiant en médecine à Grenoble (Isère). En tant que ressortissant ennemi, la police de Vichy l’avait placé en résidence surveillée. Il s’était lié d’amitié avec Jean Feigelson, un autre étudiant en médecine, Juif russe réfugié en France. Le 25 août 1942, Zarb et Feigelson apprirent que la police s’apprêtait à arrêter les Juifs étrangers. Robert Zarb réussit à alerter les parents de Jean et cacha celui-ci et son frère Simon chez lui. Cette même nuit, la police vint arrêter les Feigelson, mais ne trouva personne au logis. Mais, en décembre 1942, Jean fut arrêté comme suspect d’activités illégales. Condamné à huit jours de prison, il fut remis en liberté immédiatement, car il avait purgé trois semaines de détention préventive. Son ami Robert Zarb l’attendait à l’extérieur du tribunal et l’emmena immédiatement dans une planque, sachant que tout Juif dans cette situation était automatiquement placé en détention administrative avant d’être livré aux Allemands. Il lui sauva ainsi la vie pour la seconde fois. Quelques jours plus tard, Jean Feigelson, muni d’une fausse carte d’identité, quitta la ville pour rallier une unité de maquisards. Soupçonné à son tour d’activités subversives, Roger Zarb fut arrêté et déporté à Mauthausen. Il eut la chance d’en revenir vivant, mais dans un état de santé critique.

Le 16 décembre 1998, Yad Vashem a décerné à Roger Zarb le titre de Juste parmi les Nations. 

Le témoignage

Le témoin, FEIGELSON Jean, est né en Russie, en février 29. En 1942, il réside dans la région de Grenoble. Il commence ses études de médecine. Son frère, Simon , réside là aussi. Ils ont un ami commun, Robert ZARB, un peu plus âgé qu’eux, en 3è année de médecine. Il est d’origine maltaise et citoyen britannique. Il est en résidence forcé à Grenoble.

Robert ZARB fait partie de la résistance, comme Jean. Ils font partie du mouvement Combat, ce qui lui avait valu de passer quelques semaines en prison à Lyon, au Fort Montluc. A l’époque des faits, il se trouve en situation de liberté provisoire dans l’attente d’un jugement.
En août 42, Robert ZARB apprend qu’une arrestation de juifs va avoir lieu dans la nuit. Il prévient les parents de Jean de quitter leur domicile. De plus, il propose à Jean et son frère de les héberger dans sa chambre d’étudiant et, effectivement, Jean et son frère passe la nuit du 25 au 26 août dans la chambre de Robert. Au cours de la nuit, la police est venue dans l’immeuble arrêter les Juifs mais elle n’a pas frappé chez M. ZARB. Il a donc sauvé la vie de Jean et de son frère.
En décembre 42, Jean FEGELSON est jugé et condamné à 8 jours de prison (il y avait déjà passé 3 semaines). Cependant le Ministre de l’Education demande de faire arrêter de nouveau Jean et de l’interner administrativement car c’est un étranger. En tant que tel il aurait sûrement été remis aux autorités allemandes.
C’est là que Robert ZARB lui sauve une nouvelle fois la vie en venant l’attendre dans la rue pour l’accompagner chez des voisins, M. & Mme BERTHIER, chez qui ils se cachent pendant 3 jours. Puis il réussit, grâce à de faux papiers, à rejoindre Dieulefit (Drôme) puis le maquis.
Jean FEGELSON a ensuite été arrêté par la police allemande puis déporté à Mathausen où il a sauvé la vie à de nombreux Français de la Résistance.

Documents annexes

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