Cette Berruyère a été faite Juste par Israël et a reçu l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur

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Dossier n°

Cette Berruyère a été faite Juste par Israël et a reçu l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur

Après avoir retracé la vie d’une « personnalité aussi remarquable », le maire Serge Lepeltier a fait Simone Pasquetchevalier de la Légion d’honneur.?</br>Credit : photo rémy lacroix

Après avoir retracé la vie d’une « personnalité aussi remarquable », le maire Serge Lepeltier a fait Simone Pasquetchevalier de la Légion d’honneur.?
Credit : photo rémy lacroix

Pour avoir sauvé la vie de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, Simone Pasquet, 99 ans, a reçu, hier dans les salons d’honneur de l’hôtel de ville, la médaille des Justes, ainsi que l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur.

Simone Pasquet, juste une grande dame

«Je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose de sensationnel. » Hier matin, Simone Pasquet n’a pas beaucoup parlé. Le poids des années. Juste quelques mots susurrés au micro, mais toujours avec un petit sourire au bord des lèvres, ont suffi à rougir les yeux des nombreuses personnes venues saluer le courage de cette Berruyère de quatre-vingt-dix-neuf ans.

La « reconnaissance éternelle » d’Israël

Simone Pasquet, l’histoire d’une dame plus grande qu’elle ne veut bien le faire croire, d’une Berruyère née un 1 er mars 1913 au 127 de la rue Barbès et qui a risqué sa vie pour sauver celle de nombreux Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Parmi eux, Otto Weinmann, un Juif tentant de fuir la Gestapo. La rencontre a lieu à Perpignan où cette professeur d’anglais enseigne. Un soir, Simone accompagne par ses propres moyens Otto sur la plage de Banyuls, à la frontière espagnole, et le confie à un passeur. Une blessure au talon empêche Otto de recouvrer la liberté. Simone Pasquet élabore alors une nouvelle stratégie : elle lui délivre des faux papiers, le fait naître dans un petit village du nord de la France après avoir vérifié que le patelin a été victime d’un bombardement durant la Grande Guerre faisant disparaître les états civils et rendant la vérification d’identité impossible.

Otto échappe à la barbarie nazie. Une fois la guerre terminée, il se marie à Paris, sous les yeux de Simone, et quitte la France.

« Je voulais tout simplement lui dire merci »

Hier matin, assise dans son fauteuil, Simone Pasquet a écouté Serge Lepeltier retracer sa vie, celle d’une « personnalité aussi remarquable », avant que le maire ne lui remette l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur ; le discours de Corine Levis, attachée auprès de l’ambassade d’Israël à Paris venue la faire Juste parmi les nations, en signe de « reconnaissance éternelle ».

Puis vint le tour de Dorit Knobel, fille de… Otto Weinmann, arrivée d’Israël pour l’occasion. Émue aux larmes, Dorit, qui a perdu son père le 6 mai 2010, lâche : « Je voulais tout simplement lui dire merci. Sans elle, je ne serais pas là. »

Puis Dorit s’est jetée dans les bras de Simone. « Elle fait partie de ma famille ».

Benjamin Gardel

source: http://www.leberry.fr/cher/actualite/pays/bourges-et-environ/2012/05/14/cette-berruyere-a-ete-faite-juste-par-israel-et-a-recu-linsigne-de-chevalier-de-la-legion-dhonneur-1167030.html du 14/05/2012