Deux Justes dans les Vosges
(Titre de L’Est Républicain, le 23 juin).
Marie-Berthe Durant et sa fille Marie-Louise Pardonnet-Cousot ont été reconnues à titre posthume comme Justes parmi les Nations.
La cérémonie s’est déroulée ce 22 juin à Bazoilles et Ménil dans les Vosges. Le Comité Français pour Yad Vashem était représenté par son délégué, Didier Cerf. Dans son discours, celui-ci a mis en évidence la rareté d’un tel événement dans la Région :
– « On compte 22.000 Justes dans le monde dont 2.800 en France et une dizaine dans les Vosges. »
Reportage de L’Est Républicain (signature S. Mx) :
– « La voix saccadée, les yeux rougis par l’émotion. Plus que dans tous les longs discours, c’est dans le visage d’henriette que l’on pouvait lire l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. L’horreur mais aussi la gratitude envers celles qui lui ont sauvé la vie ainsi qu’à son frère et à sa soeur.
Plus de soixante ans plus tôt, Henriette Zygas n’était encore qu’une jeune fille. Paulette, Jacques et elle vivaient des jours heureux avec leurs parents, Léon et Néché. Propriétaires d’une blanchisserie à Nancy, ils durent s’exiler à Prades dans les Pyrénées-Orientales, à l’arrivée des troupes allemandes.
Près de quatre ans plus tard, la famille Zygas sera brisée à jamais. En cette funeste nuit du 23 février 1944, des policiers allemands, aidés de miliciens français, viennent arrêter Léon et Néché. Ils périront à Auschwitz après être passés par la Citadelle de Perpignan et le camp de Drancy.
Envisageant le pire, les époux Zygas avaient souvent répété à leurs enfants que, s’il arrivait {malheur}, il leur fraudrait tenter de rejoindre Bazoilles-et-Ménil. Là où se trouvaient Marie-Berthe Durant et sa fille Marie-Louise Pardonnet-Cousot. Celles qui allaient devenir « Maman Berthe » et Malou pour les trois orphelins.
Les enfants Zygas connaissaient bien les deux femmes pour avoir, dès 1932, passé plusieurs séjours chez elles. Malgré tous les risques qu’elle encourait, la fratrie prit le train en direction de la Lorraine., accompagnée d’une amie de leurs parents. Arrivés à la gare de Mirécourt, ils furent pris en charge par Marie-Louise Pardonnet-Cousot. Par les bois, ils rentrèrent à Bazoilles-et-Ménil où Marie-Berthe Durand et sa fille prirent soin des deux jeunes filles jusqu’à la libération et de Jacques jusqu’en 1949, lui qui était scolarisé dans la commune. »
(Cliché de L’Est Républicain).
Article lié au Dossier 11188