Les Justes Gabriel et Marie-Louise Lanoux
(Générargues. DR)
L’histoire d’orphelins juifs sauvés aux portes des Cévennes – à Générargues – conduit à la reconnaissance comme Justes parmi les Nations du couple Lanoux.
Lors d’une émouvante cérémonie qui s’est déroulée à la Mairie de Générargues (Gard) le 16 septembre dernier, fut évoqué le dossier constitué par Yad Vashem aux noms de Gabriel LANOUX (1891-1973) et de son épouse Marie-Louise (1894-1955). En voici un résumé :
– « Helga Wolf, née à Berlin en 1933, arrive avec ses parents Fritz et Herta à Bruxelles en 1938-1939.
En 1940, quand les Allemands envahissent la Belgique, la famille passe en France. Elle se retrouve enfermée au camp de Gurs, puis dans celui de Rivesaltes (1). La jeune Helga en est retirée grâce à des Quakers américains. Elle est placée dans différentes maisons d’accueil : successivement à Bandol, à Palavas, à Montpellier et à St-Raphaël.
Finalement, Helga aboutit en 1942 au château de Montaleone. Dirigé par Mme Cavaillion, ce château héberge une trentaine d’enfants dont cinq petits juifs. Leur pension est prise en charge par les Quakers. Il s’agit de :
Helga Wolf
Léon Berliner (né en 1935)
Manfred Bermann (né en 1935)
Hélène Golubezych (née en 1935)
et Fleurette Zobermann (née en 1933).
Originaires du Nord de la France, Gabriel LANOUX et son épouse Marie-Louise, apportent au château des cadeaux pour les enfants quand vient la Noël. Pendant les week-ends, ils invitent les petits juifs chez eux, à Générargues.
Au printemps 1944, une employée du château apprend aux LANOUX que la directrice va dénoncer les enfants juifs aux Allemands. Le couple contacte aussitôt le préfet, un fonctionnaire heureusement opposé à la politique de Vichy. Celui-ci les autorise à retirer les cinq gosses du château pour les cacher en lieux sûrs.
Les deux filles jumelles du couple LANOUX, Marie-Thérèse et Marie-Louise (nées en 1940), voient le cercle de famille s’agrandir avec la venue d’Helga Wolf.
Manfred Bermann et Léon Berliner seront pris en charge par M. et Mme GOETZ, et ce jusqu’à la fin de la guerre. Hélène Golubezych est accueillie par une dame âgée (pas de précision sur son identité) , tandis que Fleurette Zobermann est dissimulér par un couple sans enfant.
De ces cinq rescapés de la Shoah, quatre vivent aux Etats-Unis et un en Israël.
Quant à Helga Wolf et à Léon Berliner, ils ont tenu à maintenir après guerre des liens avec la famille LANOUX. Ce sont leurs deux témoignages qui ont permis la reconnaissance à titre posthume de Gabriel et de Marie-Louise LANOUX comme Justes parmi les Nations. »
Les médailles et diplômes des ces Justes ont été remis aux deux jumelles : Marie-Thérèse et Marie-Louise LANOUX par le Consul génral d’Israël à Marseille, Mme Simone Frankel ainsi que par M. Robert Mizrahi, Président délégué du Comité Français Yad Vashem pour le sud de la France.
Notes :
Article lié au Dossier 11200