Dossier n°12725 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Alexandre Chevolot

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 05/09/1905
Date de décès : 10/12/1995
Profession : Enseignant

Odette Fernande (Odant) Chevolot

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 16/06/1912
Date de décès : 05/07/1974
Profession : Enseignante
    Localisation Ville : Cosne-sur-Loire (58200)
    Département : Nièvre
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    La famille Czernichow, Abram le père et Solange née Mandel, exploitent une pharmacie à Sotteville les Rouen. Ils ont deux enfants, Martine née en 1937 et Paul né en avril 1940. Leur fils Jean est né en octobre 1940. A la suite de l’invasion allemande en juin 1940, la famille fuit à Charost dans le Cher rejoindre des connaissances.

    La famille Lobel, Henri le père, né en Roumanie fait ses études de médecine en France. Il épouse Germaine Mandel. Il est médecin près de Rouen. Leur fils Bernard naît à Rouen en septembre 1940. En raison des lois anti-juives, Henri ne peut plus exercer en tant que médecin. Germaine décide de passer en zone libre avec son fils. Elle obtient des faux papiers au nom de Lemoine par une institutrice d’un village voisin et se rend à Paris. Le 16 juillet 1942, Germaine et Bernard voyagent jusqu’à la ligne de démarcation. Un passeur leur fait traverser le Cher. Germaine Lobel rejoint sa sœur Solange Czernichow à Charost dans le Cher, à 25 kilomètres de Bourges. Henri Lobel les rejoint plus tard.

    Vivent donc à Charost, les époux Lobel et leur fils Bernard, les époux Czernichow et leurs enfants, Martine, Paul, et Jean.

    Le 11 novembre 1942, les Allemands envahissent la zone libre.

    Le 5 novembre1943, les deux familles sont prévenues d’une rafle imminente. Les deux beaux-frères, Abram et Henri, ont le temps de gagner une cache aménagée derrière une armoire. Les polices, allemande et française, promettent de revenir le lendemain. Les deux hommes s’échappent dans la campagne et trouvent refuge dans des fermes. La nuit même, les enfants sont dispersés. Martine est conduite à Annemasse, puis à Nîmes. Germaine, Solange et son bébé Jean sont cachés ailleurs.

    Odette et Jean Chevolot vivent à Cosne sur Loire dans la Nièvre. Ils sont enseignants. Ils ont deux enfants en bas âge, Bernard né en 1938 et Claude né en 1942.

    Les deux petits cousins, Paul Czernichow et Bernard Lobel sont conduits chez Odette Chevolot, une amie de lycée de Solange. Ils arrivent à Cosne chez les Chevolot munis d’une lettre poignante de Solange qui supplie Odette et son mari Jean de garder les deux petits garçons. Sans hésitation, Odette et Jean accueillent ces jeunes enfants juifs âgés de trois ans. Paul (dit Popaul) vit sous la fausse identité de Lefrançois et Bernard (dit Ménard) appellent leurs protecteurs Maman Odette et Papa Jean. Ils passent aux yeux du voisinage pour de lointains cousins. Odette fabrique de fausses cartes afin de pouvoir nourrir les enfants. L’employé de Mairie ne fait aucune remarque sur les tampons plus que douteux.

    Lucien Chevolot, le père de Jean Chevolot, vit avec ses enfants. Il est professeur d’allemand. Réquisitionné par la Kommandantur, il intercepte une lettre de dénonciation les accusant de cacher des Juifs.

    C’est grâce à la générosité et au grand cœur des Chevolot que les deux petits cousins dont les familles étaient pourchassées, ont pu être sauvés et survivre. Les deux familles ont entretenu d’excellentes relations après guerre.

    Le 14 janvier 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean et à Odette CHEVOLOT, le titre de Justes parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie ChevolotInvitation cérémonie Chevolot
    14 mars 2015 09:25:32
    Article de presse - Le journal du centre du 02/02/2015Article de presse – Le journal du centre du 02/02/2015
    6 février 2015 23:24:00

    Articles annexes