La famille Dupuy, Arthur et Henriette, alors dans la soixantaine, et leurs enfants Germaine et Gilbert Chevrieux habitaient à Requeil (Sarthe) où ils exerçaient la profession de cultivateurs lorsqu’ils ont accepté de recevoir chez eux des enfants en danger. C’est ainsi que Jean Kac, devenu Jean Moreau, mais sans l’aide de faux papiers qui n’étaient alors pas exigés pour un enfant né en 1934, est arrivé un jour de février 1944 à la ferme des Dupuy, « Bel Air », en compagnie d’une petite fille du nom de Simone Khalifa. Jean était fils d’un Juif étranger engagé volontaire fait prisonnier et d’une mère qui n’avait pour toute ressource que l’allocation  versée aux femmes de prisonniers de guerre. Une voisine leur avait porté secours lors de différentes rafles et finalement il avait été confié au père Théomir Devaux* qui se chargeait de trouver des lieux d’accueil et de refuge pour des enfants en danger. Il a séjourné deux ou trois semaines chez les Dupuy en attendant que leur fille Germaine qui venait d’accoucher, puisse le prendre en charge comme il était prévu. Ce qui fut fait un peu plus tard et Jean passa donc au « Mélier », une ferme des Chevrieux,  jusqu’à la Libération alors que Simone restait chez les Dupuy. Il y a mené une vie normale, fréquentant l’école du village. Sa présence au « Mélier » était expliquée aux voisins comme due à la nécessité d’éviter à un enfant de Paris les affres des privations et des bombardements. Il était considéré comme faisant partie de la famille, jouissant d’une attention affectueuse, disposait d’une chambre et ne souffrait de rien en dépit du froid intense de cette période. Les petites sommes versées à la famille ne l’indemnisait que très peu de ses frais et des risques encourus, étant donné qu’une unité allemande stationnait à moins de cinq cent mètres, au château de la Roche-Mailly. La guerre finie, Jean a retrouvé ses parents et son nom mais n’a jamais oublié sa famille d’accueil et a conservé d’étroites relations avec elle.

Le 4 novembre 2004 Yad Vashem a décerné à Arthur et Henriette Dupuy et à Gilbert et Germaine Chevrieux le titre de Justes des Nations.

Le témoignage

Salomon KAC, né à LODZ (POLOGNE) et Cypra Raca Kac, née à LODZ, arrivent en France en 1926, se marient en 1931. Avant la guerre, le père exerce la profession de tailleur à domicile, la mère celle de finisseuse, ils habitent au 47 rue Descartes à Paris 5ème.


En 1939, le père s’engage au 22ème Régiment de Marche des Volontaires Etrangers. Fait prisonnier, il ne rentrera de captivité qu’en Août 1945. 
La mère et l’enfant Jean KAC subsistent grâce aux allocations d’épouse de prisonnier de guerre. Courant 1943, après un contrôle de police périlleux, la mère confie son fils Jean quelques mois au collège Sainte –Barbe de Fontenay, comme interne, mais il ne s’adapte pas.

Devenu Jean MOREAU, l’enfant est confié au Père DEVAUX, organisateur d’ un départ d’ enfants à cacher dans la Sarthe. Jean sera d’abord gardé 2 à 3 semaines chez les DUPUY à Bel – Air, puis, de Février à Septembre 1944 , dans la ferme de leurs enfants, les CHEVRIEUX, au  » Mélier « . Il y sera très bien traité, sur tous les plans, allant à l’école du village. Sa mère revient le chercher en Septembre 1944.
Jean KAC est toujours en relation avec Germaine CHEVRIEUX. 

Documents annexes

Article de presse -Ouest France 10/09/2005Article de presse -Ouest France 10/09/2005
11 décembre 2013 10:59:52