Marcel Sternfeld, né en 1923 en France, mais issu d’une famille d’immigrés roumains non-juifs, résidait avec ses parents à Saint-Maur-les-Fossés (Val de Marne). Ils étaient voisins et amis de la famille Chodzko, des Juifs originaires de Pologne qui avait un fils, Arthur Chodzko, dont le nom fut changé en Arcadie Choko. Il avait le même âge que Marcel et avait fait sa scolarité avec lui à Saint-Maur. Les Choko résidèrent en leur domicile jusqu’au 15 juillet 1942. Ils furent alors informés par un cousin de l’imminence d’une rafle, la rafle du Vel’d’Hiv’, et préfèrent  ne pas passer la nuit chez eux et s’adressèrent à Marcel qui hébergea Arcadie chez lui et ses parents chez des voisins. Le 17 juillet au matin, les policiers vinrent effectivement frapper à leur porte mais n’obtenant aucune réponse, ils repartirent. Arcadie resta caché chez Marcel pendant quelques jours jusqu’à ce qu’il lui trouve un refuge sûr dans une ferme à Neauphle-le-Château. Marcel lui organisa le passage clandestin de la ligne de démarcation. Après deux semaines dans cette ferme, Arcadie prit la route pour Lyon, accompagné d’un passeur que Marcel lui avait trouvé. Il aboutit sain et sauf en zone sud où il séjourna sous une fausse identité jusqu’à la Libération. Par ailleurs, Marcel apporta aussi son aide aux parents d’Arcadie. Il leur trouva un refuge sûr à Domont (Val d’Oise) où ils restèrent cachés sous une fausse identité jusqu’à la Libération et leur procura du ravitaillement.     

Le 30 janvier 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marcel Sternfeld le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

Le père d’Arthur CHODZKO, (nom francisé depuis en Arkadi CHOKO), originaire de Lodz en Pologne est arrivé en France dans les années 20. Il était ingénieur et fabriquait des appareils ménagers, en particulier le  » furet  » pour déboucher les éviers….Il acquit une maison disposant d’un atelier à Saint-Maur -des –Fossés, où sa femme et sont fils vinrent le rejoindre en 1935.

Arthur, alors âgé de 12 ans, se fit rapidement des camarades et se lia d’amitié avec son voisin, Marcel Sternfeld. Déclaré comme juif en octobre 1940, Arthur est contraint d’abandonner ses études à l’Ecole Supérieure de Commerce en 1941 et il subit toutes les brimades auxquelles les juifs sont soumis. Lors des rafles de juillet 1942, c’est tout naturellement qu’il se tourne vers son ami Marcel : immédiatement, Marcel l’héberge chez lui et cache ses parents à proximité. C’est ainsi qu’Arthur a pu voir, le 17 juillet à 7 heures du matin, les deux inspecteurs en civil venir frapper en vain chez ses parents. Marcel va mener à bien le sauvetage de toute la famille : il amène Arthur une quinzaine de jours dans une cache à Neauphle-le-Château, le temps pour lui de trouver  » un passeur  » pour le passage de la ligne de démarcation. Arthur parviendra à Lyon où il a des contacts. Pour les parents, Marcel procure une petite maison à Domont où ils vont survivre jusqu’à la Libération et c’est toujours lui qui organisera leur ravitaillement.

Depuis, les deux amis sont toujours restés en relation.

Documents annexes

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