Hélène bedu lors de ses 85 ans
Hélène Bedu, agricultrice, résidait à Saint-Martin-sur-Ocre (Loiret) avec son fils unique Raymond, 6 ans en 1942. Son mari était prisonnier de guerre en Allemagne. Il ne revint de captivité qu’en 1945, gravement mutilé. En 1940, par l’intermédiaire d’une voisine, Mme Graber, Juive parisienne dont le mari était aussi captif en Allemagne, prit contact avec Hélène pour placer sa fille Lili à la campagne. Une sympathie immédiate s’instaura entre les deux femmes. Du même âge que Raymond, Lili souffrait d’une coxalgie de la hanche droite et marchait avec un appareil et des béquilles. Hélène l’accueillit malgré son handicap et promit à sa mère de s’en occuper comme si elle était sa fille. Au début de son séjour, sa mère versa une petite pension mais en vertu de la législation anti-juive, son compte bancaire fut bloqué. Dès 1941, ce fut Hélène qui envoya des colis de nourriture aux Graber restés à Paris. En février 1942, Lili rentra auprès des siens pour subir une opération. Au moment des rafles de juillet, sa mère, femme de prisonnier, fut épargnée, mais sa grand-mère, étrangère et recherchée, fut cachée par le couple Diot, concierge de l’immeuble. Lili revint alors dans le Loiret et y resta jusqu’à ce que surgisse un abcès qui nécessita des soins à Paris. M. Diot vint la chercher et une fois guérie la ramena chez Hélène. Elle éleva Lili et Raymond dans des conditions très modestes, mais avec beaucoup d’amour. Ils allaient ensemble à l’école et participaient aux menus travaux des champs. L’oncle d’Hélène, un vétéran de la Guerre de 1914-1918, étendit sa protection sur la famille, souvent réunie pour écouter Radio-Londres. Lili était «fondue» dans le village et ne fut jamais inquiétée. Dans son souvenir, Hélène était une femme « simple et courageuse…d’une intégrité absolue…travaillant inlassablement » qui lui sauva la vie et la garda jusqu’en juin 1945.       

Le 18 juillet 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Hélène Bedu le titre de Juste parmi les Nations.

 

Le témoignage

La famille Graber est arrivée en 1924 en France. Elise Graber est née en 1934; son père est tailleur. Ils habitent Paris.

A la déclaration de guerre, Elise souffre d’une maladie paralysante qui atteint sa hanche droite. Mme Graber, voyant la situation devenir de plus en plus dangereuse, décide de chercher un refuge pour sa fille. Hélène Bedu accueille dans sa petite ferme du Hameau du Verger, à Saint-Martin-sur-Ocre, la petite Elise Graber, dite « Lili ».

Elle lui offre une vie chaleureuse et sécurisée. Elle est seule pour élever son fils Raymond. Son époux est prisonnier de guerre. Elle a peu de moyens et ne perçoit aucune compensation financière. Pourtant, Hélène ne s’est jamais plainte et a fait face seule à la situation.

Eté 1938 à Berek village

Famille GRABER

Photo de gauche :Hélène Bedu en 1945 et sur les 2 autres photos: Lili GRABER en 1944 et 1945

Elise Graber-Lerner et Raymond Bedu

'Elise Graber (première enfant à partir de la droite) et se trouve à côté de sa cousine Simone; derrière elle, sa mère et son père.

Elise Graber au mur des Justes à Paris

Documents annexes

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