Mordcha Wisniewski, originaire de Pologne, arrive en France en 1929. Il travaille dans les aciéries de Longwy. Il y fait venir sa fiancée Szyfra Bicz de Pologne et il se marie en 1933. A Paris, il apprend le métier de tailleur et le couple s’installe rue Sambre et Meuse dans le 10ème arrondissement. Ils ont deux enfants, Jacques né en 1938 et Renée née en 1940.

En 1941, Mordcha Wisniewski est convoqué au commissariat de police du 10ème arrondissement par le « billet vert », interné dans le camp de Beaune la Rolande et déporté par le convoi N° 5 du 28 juin 1942 à Auschwitz où il est assassiné.

Début 1942, les rafles commencent et Madame Wisniewski et ses enfants trouvent refuge chez une voisine Madame Clémence Grangier, pendant plusieurs semaines jusqu’en juillet 1942. Madame Grangier née en 1895 travaillait au service médical de la RATP et faisait partie d’un mouvement de résistance. Devant le danger, il fut décidé que Jacques (4 ans) et sa sœur Renée (2 ans) seraient placés chez des amis de Madame Grangier dans la Nièvre.

C’est ainsi que les enfants ont été recueillis à Verneuil, petit village de 300 habitants de juillet 1942 jusqu’en 1945, chez Monsieur Jean-Marie Bompis et sa fille cadette Francine. Les Bompis étaient des gens simples et généreux. Les enfants étaient considérés comme « réfugiés polonais » par le village et fréquentaient le catéchisme. Ils n’ont jamais été baptisés. Jacques a fréquenté l’école dès octobre 1942.

Jacques et Renée ont appris beaucoup plus tard que des assistantes sociales de l’OSE apportaient de façon sporadique de l’argent pour subvenir à leurs besoins. Monsieur Bompis et sa fille n’ont jamais rien demandé. En 1945, Madame Wisniewski, elle-même cachée, est venue récupérer ses enfants et les ramener à Paris.

Madame Grangier les a aidés à trouver un autre appartement, l’autre étant occupé. Madame Wisniewski s’est occupée de Madame Grangier jusqu’à sa mort et ses enfants ont régulièrement rendu visite à la famille Bompis jusqu’à leur décès et entretiennent depuis des liens amicaux avec leurs descendants.

Le 1er juin 2010, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Madame Clémence Grangier.

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