Henri Lefèbvre
Reine Lefèbvre
Meir et Taube-Rose Markscheid, originaires de Galicie en Pologne, avaient émigré en Belgique fin des années 1920. Quelques jours avant l’occupation de la Belgique par les Allemands en 1940, ils s’enfuirent vers la France avec leurs deux filles, Fanny née en 1930 et Léa née en 1936, et s’installèrent à Toulouse, capitale de la Haute-Garonne.
En janvier 1942, les familles juives furent assignées à résidence à Lacaune dans le Tarn, à l’est du département. Les Markscheid firent partie des 650 Juifs qui obéirent au décret allemand. Une fois installés là, ils n’étaient pas autorisés à quitter la ville et devaient se présenter chaque semaine à la gendarmerie locale.
Les Markscheid louèrent un appartement dans l’une des rues principale de Lacaune. Leurs voisins du dessous étaient Henri et Reine Lefèbvre. Henri était depuis longtemps le chef de gare. Les deux familles avaient des filles du même âge et devinrent amies.
La gare avait son propre réseau privé de téléphone et c’est ainsi que le 26 août 1943, Henri put prévenir Meir d’une arrestation imminente de la Milice. Meir refusa de laisser sa femme qui était malade et alitée. Il fut arrêté et avec 88 autres Juifs, envoyé à Drancy puis à Auschwitz. Il mourut à Buchenwald le 17 février 1945.
Après l’arrestation de Meir, Henri voulut aider encore plus Madame Markscheid et sa fille ainsi que d’autres Juifs. Une deuxième vague d’arrestations se déroula le 20 février 1943 et 29 Juifs furent arrêtés et déportés, mais 20 autres purent s’enfuir. Le fils de David Goldberg se souvient qu’Henri s’était arrangé pour mettre son père dans un train pour Castres, distant de quarante-cinq kilomètres, caché dans un grand tonneau.
Les opérations de la Milice furent contrecarrées car Henri, membre de la Résistance, prévenait les familles juives avant l’arrestation et les rafles échouaient. Pendant ce temps, la jeunesse juive locale organisait des tours de garde. S’ils soupçonnaient des mouvements de véhicules suspects, ils prévenaient immédiatement les Juifs de la ville de se cacher. Plusieurs fois Taube-Rose Markscheid fut forcée de se cacher la nuit dans les bois et les filles se cachaient chez les Lefèbvre.
Après la guerre, des témoignages de Juifs se cachant à Lacaune attestèrent d’un chef de gare amical qui aidait en prévenant de rafles imminentes, les cachant dans des trains en partance qui s’arrêtaient peu après avoir quitté la gare, suffisamment pour que les réfugiés en fuite puissent y grimper.
Le 22 Juin 2011, l’Institut Yad Vashem Jérusalem à décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Henri Lefebvre et à son épouse Reine Lefebvre.
Documents annexes
Invitation cérémonie Lefebvre 24 octobre 2012 17:33:46 |