Soeur Marie Emilienne
Soeur Marie-Émilienne, Soeur de Jeanne Delanoue, de la Communauté de la Providence de Mende (Lozère) était à Jérusalem le 28 février 2012 pour recevoir, au mémorial de Yad Vashem, le titre de « Juste parmi les Nations ».

En 1943, Les parents de Gaby, David et Héla-Zissa Hochman, émigrés de Pologne en France en 1923, fuyaient l’avancée allemande. Réfugiés à Nice, ils furent contraints d’entrer dans la clandestinité à cause des rafles de la police et de la Gestapo. Une partie de la famille était cachée à Chanac près de Mende.
Ils confièrent leurs trois enfants (Annie 13 ans, René 6 ans, Gaby 2 ans) à un réseau de sauvetage des enfants. Le réseau Abadi opérait à Nice avec l’appui de l’évêque MonseigneurPaul Rémond*. Les enfants ont été amenées à l’orphelinat de la Providence.
Héla-Zissa Hochman a voulu revoir ses enfants… c’est la Gestapo qu’elle a rencontrée. C’était en septembre 1943. Arrêtée, enfermée à Drancy, elle a été déportée à Auschwitz, gazée et brûlée dès son arrivée le 02/11/1943.

Soeur Marie-Émilienne, jeune religieuse âgé de 21 ans, à qui fut confié le soin de veiller sur ces enfants, se souvient: « Nous recevions à l’orphelinat beaucoup d’enfants du Nord et du Midi. Le 16 octobre 1943, le Père Joseph Caupert, aumônier de la Providence, amenait trois enfants Hochman : Annie, 13 ans, René, 6 ans, Gaby, 2 ans et demi. René fut confié à l’orphelinat des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul à Antrenas. 
Gaby, très jeune, n’a pu garder beaucoup de souvenirs, sinon celui de soeur Tarcisius qui la prenait dans ses bras pour la consoler et ignorait qu’elle était juive.
Une ancienne, Paulette, qui deviendra l’amie d’Annie, mais sans rien savoir sur sa situation, a gardé le souvenir de « deux petites filles qui pleuraient beaucoup », et elle essayait de les consoler. 
Le Père Joseph Caupert confia à Soeur Marie-Émilienne la mission de prendre rapidement et discrètement les deux enfants en cas de danger, et de descendre avec elles dans une cachette connue seulement du Père Joseph Caupert, de la supérieure Mère Marie-Rose Brugeron et de Soeur Marie-Émilienne
Annie était avertie et coopérait parfaitement. 
Orpheline parmi les orphelines « Elle voulait à tout prix se fondre dans le groupe, faire comme les autres, jusqu’à vouloir se confesser
Annie eut peur et les sœurs aussi. Au moment du certificat d’études, en mars 1944 : des Allemands étaient au fond de la cour pendant l’appel… son nom ne l’a pas trahi.

Le 14 décembre 1944, David récupéra ses filles, mais ne leur parla jamais des année de guerre.

En 1949, Soeur Marie-Émilienne était partie, avec son secret, enseigner à Montpellier. 

Gabrielle voulut savoir et entreprit des recherches. Elle découvrit avoir été accueille dans le couvent des Sœurs de la Providence de Mende en Lozère. Ses recherches lui firent identifier le Père Joseph Caupert, aumônier, et la Supérieure, Marie-Rose Brugeron, pour ses sauveurs ; l’un et l’autre ont d’ailleurs été reconnus « Justes parmi les Nations » ce même jour, à titre posthume.
Soeur Marie-Émilienne a toujours gardé le secret. 
C’est en 1997 que Gaby a organisé la pose d’une plaque commémorative sur le mur de la communauté à Mende… Gaby lui fit briser le silence.Soeur Marie-Émilienne – contrairement aux autres sœurs – savait l’origine juive des enfants et devait les cacher en cas de danger.

Le 21 juin 2011, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Marie Hermantier, Soeur Marie-Emilienne en religion.

Documents annexes

Soeur Marie EmilienneSoeur Marie Emilienne
7 octobre 2014 07:25:54