Wolf Slucki, né en 1902 à Korelicze en Pologne, rejoint en France ses oncles Lutschansky qui exploitent une usine de literie à Fontenay-sous-Bois. Wolf est tapissier. Il épouse en 1923 Bluma née en 1902 aussi à Korelicze. Ils habitent à Paris dans le 3ème arrondissement. Leur fille Jane naît en 1931 et la famille s’installe à Fontenay-sous-Bois.

Le 14 mai 1941, Wolf Slucki est arrêté, conduit à la caserne de Reuilly, puis à Pithiviers. Le 25 juin 1942, il est déporté par le convoi N° 4 pour Auschwitz, où il est assassiné.

Après l’arrestation de son mari, Bluma Slucki se rend à Châlons-sur-Saône avec sa fille afin de passer la ligne de démarcation pour rejoindre sa famille à Cannes. Le passeur prend l’argent et les abandonne. Bluma met sa fille dans un train partant pour Lyon où des amis, prévenus, l’attendent. Jane, traumatisée par les casques et le bruit des bottes des Allemands, descend du train. Pour elle commence un long périple.

Henri, le jeune frère de son père, s’occupe de placer Jane, d’abord à Baugé dans le Maine et Loire où elle est exploitée par un restaurant, puis au Chambon-sur-Lignon, puis au Carmel Apostolique de Sainte-Foy-les Lyon. Jane vit sous le nom de Pichon. Mère Anne-Marie la prend sous sa protection. Elle n’exerce aucune pression sur elle, lui demandant simplement d’aller à la messe. Constatant son talent, elle lui donne des cours particuliers d’anglais et de musique. La Mère Supérieure lui donne maintes marques d’amitié.

En 1945, Bluma réclame sa fille qui a quatorze ans. Les retrouvailles sont difficiles. Elles habitent à Cannes, puis reviennent à Paris. L’oncle Henri veille toujours sur sa nièce et lui conseille de prendre des cours de sténo dactylo.

Après guerre, Jane entretient une correspondance avec Mère Anne-Marie.

Le 18 décembre 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Anne-Marie Emmanuel.

1942, pessah

en 1942, Pithiviers

Lejser, Bore, Blumke

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