Ilana Zajdenweber, née en 1934, habitait avant la guerre à Paris avec ses parents, Israël et Elisabeth, et sa jeune soeur Yolande née en 1938. Son père avec un magasin d’électricité, sa mère l’aidait et Ilana allait à l’école.

Quand la guerre éclata, la famille s’enfuit vers la petite ville de Fougères, à environ 200 kilomètres de Paris, mais deux semaines plus tard, elle réintégra son domicile à Paris. A l’été 1942, la situation se détériora rapidement et Israël et Elisabeth sentant le danger décidèrent de s’enfuir dans le sud de la France, qu’on disait plus sûr. Ils s’arrêtèrent à Boussy-Saint-Antoine dans le département de l’Essonne où ils connaissaient Gaston et Alice Bonnin. Les Bonnin avaient été leurs voisins à Paris au début de leur mariage et leur amitié datait de cette époque. Les Bonnin possédaient une maison de campagne à Boussy-Saint-Antoine où les Zajdenweber s’installèrent.

Quand en juillet 1942, Israël et Elisabeth avaient pris la décision de fuir, ils avaient pensé traverser la ligne de démarcation et faire venir ensuite les enfants. Le couple fut arrêté et Ilana et Yolande restèrent seules A partir de ce moment, les deux fillettes furent entièrement prises en charge par Gaston et Alice Bonnin jusqu’à la fin de la guerre. Les Bonnin vivaient avec leur fille Blanche Tussa, âgée de 40 ans à Paris. A l’automne 1942, ils quittèrent leur maison de campagne et retournèrent vivre à Paris en emmenant les fillettes Zajdenweber avec eux qu’ils présentèrent comme faisant partie de leur famille. Les fillettes furent inscrites dans une école catholique, assistaient à la messe et furent baptisées. Malgré le réel intérêt qu’Ilana portait à la religion catholique, elle savait qu’elle était juive. Ilana adorait Blanche, qu’elle appelait “Tatie”. Les deux fillettes restèrent chez les Bonnin jusqu’en 1945, où leur père qui avait réussi à échapper à la déportation revint les chercher. Leur mère Elisabeth avait été déportée à Auschwitz où elle avait été assassinée.

Après la guerre la vie fut difficile pour Ilana. Elle devait aider son père dans son magasin et faire le deuil de sa mère. Néanmoins elle garda un contact étroit avec les Bonnin et plus particulièrement avec Blanche. Ilana vit Blanche peu avant son décès en 1970 à Paris. Ilana a toujours su qu’elle devait la vie au courage de Gaston, Alice et Blanche qui n’ont pas hésité à mettre leur vie en danger pour la sauver ainsi que sa soeur, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde.

Le 19 décembre 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Gaston Bonnin, à son épouse Madame Alice Bonnin et à leur fille Blanche Tussa.

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