REY Hortense
Suite à l’invasion des troupes allemandes en Belgique en mai 1940, de nombreuses familles juives durent se résoudre à quitter leur pays et à s’enfuir vers la France où l’exode les poussa vers le sud. Ces familles durent se résoudre à s’y installer définitivement faute d’être autorisées à rentrer chez elles en Belgique. C’est ainsi que certaines de ces familles arrivèrent dans le département de l’Ardèche.

 La famille Raychmann était de nationalité polonaise. Elle compte parmi les quatre familles juives arrivées de Belgique qui trouva refuge à Saint-Sauveur-de-Montagut.

 Accueillies, aidées, puis intégrées et aimées par la population protestante de ce petit village de Saint-Sauveur-de-Montagut, à l’été 1942, ces familles se croyaient définitivement mises à l’abri. Elles furent arrêtées au cours de la grande rafle des juifs étrangers de la région de Lyon du 26 août 1942 et internées au camp de Vénissieux avant d’être conduites à Drancy avant d’être déportées vers Auschwitz.

 Toutefois, au cours de la nuit du 28 au 29 août 1942, les Amitiés Chrétiennes patronnées par le Cardinal Gerlier et le Pasteur Boegner organisent le « rapt » des 108 enfants juifs étrangers en demandant aux parents de signer un acte de délégation de paternité en faveur de cette association et leur donner une chance de survivre. Les enfants furent ensuite exfiltrés du camp puis conduits en car dans un local situé Montée des Carmélites à la Croix-Rousse à Lyon avant d’être dispersés ailleurs afin de leur éviter d’être à nouveau arrêtés.

 Mise au courant de ce sauvetage, Paulette Merland et les époux Faure, des habitants de Saint-Sauveur-de-Montagut décident d’aller chercher à Lyon les enfants de leurs protégés, Hélène Raychmann, Jean Baumel, Anna et Jules Szrajbe et les ramener chez eux. Sur place, on leur demande de prendre également avec eux une autre petite fille, Rachel Bercowicz arrêtée à Alba-la-Romaine en Ardèche. Le père de Rachel connaissait les parents d’Hélène Raychmann lorsqu’il était en Belgique.

 De retour à Saint-Sauveur-de-Montagut, les Faure placent les enfants dans différentes familles et ne gardent avec eux que la petite Hélène. Un mois plus tard, devant recevoir une tante maternelle très malade, Hélène est confiée à une autre famille. C’est ainsi qu’en septembre 1942, Hélène Raychmann arrive chez Madame Rey qu’elle appelle « marraine ». Elle y reste trois ans et se souvient  que grâce à elle, à son courage, à son grand cœur et à son amour, elle a eu une vraie enfance, heureuse et normale. Elle s’entend très bien avec Jacqueline, la petite-fille de Madame Rey.

 En 1945, l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) effectue des démarches auprès de Madame Rey pour récupérer Hélène Raychmann, âgée de 13 ans et demi, afin que l’enfant parte en Belgique rejoindre sa tante paternelle, Rachel Mitzmaker. Tout se passe assez vite et on ne laisse pas le choix ni à Hélène ni à Madame Rey.

 Après la guerre, malgré leur séparation, Hélène Raychmann et Madame Rey sont demeurées très attachée l’une à l’autre. Leurs correspondances sont demeurées nombreuses et régulières. Elles sont le reflet de cet attachement né en 1942 et toujours renouvelé au cours des années.

Le 27 avril 2015, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Hortense Rey.

 

de droite à gauche Alain, Valérie Perthuis Portheret, Chaya

Famille Ranc

Jacqueline RANC petite fille d'Hortense Rey

Cérémonie

Rey Hortense

Hortense Rey et sa famille

Documents annexes

Invitation cérémonieInvitation cérémonie
2 février 2019 10:11:57