Juliette et Georges Marsaud
Noël (Noah) Frydman est né en 1900 à Kamionka en Pologne. Son épouse Idès (Judith) Frydman est née en 1904 à Radzymine en Pologne. Leur fils Jean est né en 1925 à Varsovie, leur fille Chana appelée Renée en 1928 à Varsovie. David naît en 1932 à Lens en France où la famille est venue vivre. La famille Frydman habite avant guerre rue Levert à Paris 20ème, puis plus tard à Issy-les-Moulineaux. Idès est lingère couturière, Noël a une entreprise de lingerie qu’il vend sur les marchés.

Le 11 novembre 1940, Jean alors âgé de 15 ans participe à la première manifestation estudiantine à Paris contre les Allemands. Deux ans plus tard, il est membre d’un réseau de la Résistance dans la région de Nice. Ayant appris qu’une grande rafle devait être organisée pour les 16 et 17 juillet 1942, il remonte sur Paris puis accompagne ses parents jusqu’en zone libre, ensuite il prend contact avec la Résistance locale.

Peu avant la rafle des 16 et 17 juillet 1942 qui touche les Juifs de la région parisienne, Noël Frydman reçoit la visite de deux amis policiers dont le commissaire adjoint au commissariat rue Ramponneau Louis Jeanrot, qui l’informent de l’imminence de la vague d’arrestations prévue. Le 15 juillet, les Frydman quittent Paris pour rejoindre la zone « libre ». Ils sont arrêtés après avoir franchi la ligne de démarcation et sont internés dans le camp-château du Doux en Corrèze. Les assignés à résidence doivent payer leur séjour pour pouvoir mener une vie normale. En août 1942, plusieurs pensionnaires du château sont arrêtés et disparaissent emmenés dans des camions. Ils sont vraisemblablement déportés vers Auschwitz Birkenau.

Jean et David Frydman se souviennent que Monsieur Louis Jeanrot avait donné le nom de sa sœur, Juliette Marsaud habitant à Sagnat dans la Creuse. En septembre 1942, la famille quitte le château du Doux pour s’y installer grâce à l’aide du maire de cette localité, Monsieur Fedon qui demande que Noël Frydman soit assigné à résidence dans le village pour travailler dans une exploitation agricole.

La famille Frydman arrive à Sagnat en septembre 1942. Le village compte environ 400 habitants. La famille Frydman partage le quotidien de la famille Marsaud, de simples cultivateurs. Renée est pensionnaire au lycée de Guéret, David va à l’école du village où il est le meilleur élève. Une véritable amitié se noue entre Idès Frydman et Juliette Marsaud. En septembre 1943, des miliciens se rendent à Sagnat chez les Marsaud pour demander où se trouve Monsieur Frydman. En fait ils recherchent Jean Frydman pour ses activités de résistant. Cette anecdote montre que les « autorités collaborationnistes » savaient que les Frydman étaient réfugiés chez les Marsaud, leur faisant courir un gros risque d’être arrêtés pour complicité. A partir de ce moment, les Frydman décident de quitter Sagnat pour regagner Paris en trouvant plusieurs cachettes sur le chemin du retour.

En 1944, Idès Frydman est arrêtée à Paris avec sa sœur lors d’une rafle. Elle est déportée à Auschwitz le 20 mai 1944 par le convoi N° 74. Elle a survécu aux camps allemands et est rapatriée à Paris le 21 mai 1945. Elle a toujours dit que si elle avait tenu le coup dans les camps, c’est parce qu’elle avait connu une autre humanité à Sagnat. La famille Frydman et la famille Marsaud ont entretenu des liens d’amitié très forts après la guerre. La famille Frydman était présente à Sagnat lorsque Georges et Juliette Marsaud sont décédés.

Le 21 mai 2019, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Georges Marsaud et à son épouse Madame Juliette Marsaud.

 

 

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