Pendant l’occupation, Gabriel Boulle vivait à Bois-Colombes dans la grande banlieue de Paris. En 1943 il rencontra par hasard dans la rue Léon Fellman, une vague connaissance, et demanda poliment des nouvelles de sa mère. Léon répondit simplement que ses parents avaient été déportés à l’est après les grandes rafles de l’été 1942; quant à lui, il se cachait avec ses trois frères, sa grand-mère et sa tante dans la chambre de bonne du concierge de son immeuble de la rue du Faubourg Saint-Antoine. Emu, Gabriel offrit sur le champ, avec une grande générosité, d’accueillir dans sa maison de Bois-Colombes les six membres de la famille. Les Fellman acceptèrent aussitôt. Dans la maison de Gabriel ils rencontrèrent des pilotes anglais et américains hébergés eux aussi. Non content d’assurer le gîte et le couvert aux nouveaux-venus, G. Boulle leur procura de faux papiers d’identité et des cartes d’alimentation, sans demander la moindre rémunération. La famille vécut chez lui jusqu’à la libération, soit environ un an. Les frères Fellman devaient rencontrer à nouveau leur sauveur – par hasard – trente deux ans plus tard. Cette fois la rencontre fut joyeuse. Ils voulurent lui offrir un cadeau pour le remercier, mais une fois encore Gabriel Boulle, fidèle à ses principes, refusa.
Le 31 mai 1987, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Gabriel Boulle le titre de Juste parmi les Nations.
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