Au cours de la période d’avant-guerre, Henri Chaumont, un riche fermier de Haute-Marne qui possédait un haras, entretenait des relations personnelles et des relations d’affaires avec un maquignon juif du nom de Lévy qui vivait à Saint-Dizier. Il lui répéta plus d’une fois qu’en cas de besoin il prendrait soin de lui et de sa famille. Jacques Lévy, le fils du maquignon, avait 18 ans environ en janvier 1944, lorsque la police de Saint-Dizier commença à arrêter systématiquement tous les Juifs de la ville. Trente-cinq d’entre eux, dont les parents de Jacques, furent arrêtés et envoyés à Drancy. Le jeune homme, qui avait réussi à se procurer une bicyclette, s’enfuit chez les Chaumont dont la ferme se situait loin de la ville. Henri et Léa, qui avaient six enfants, l’accueillirent à bras ouverts. Pendant sept semaines – du 27 janvier au 19 mars 1944 – il resta caché chez eux. Sa présence mettait en danger toute la famille, car la police était à sa recherche. Les Chaumont s’occupèrent néanmoins de lui comme s’il faisait partie de la famille. Lorsqu’un étranger s’approchait de la ferme, Jacques était prévenu par les aboiements des chiens; si c’était la nuit, il s’engouffrait dans une cachette spéciale ou se dissimulait dans un bosquet voisin. Après avoir pu obtenir de faux papiers et une carte d’alimentation grâce au maire de Saint-Dizier, il gagna finalement le sud de la France par le moyen d’une filière clandestine. Il vécut tranquillement sous sa fausse identité jusqu’à la Libération. Il resta par la suite en relations amicales avec les Chaumont et participa à toutes leurs fêtes.

Le 18 juin 1979, Yad Vashem a décerné à Henri et Léa Chaumont le titre de Juste des Nations.

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