Durant la guerre, la frontière suisse était l’une des principales voies utilisées par les Juifs pour s’enfuir de la France occupée. Germaine Chamel, qui était propriétaire d’une petite pension de famille au Buet, village proche de cette frontière, sauva la vie de deux jeunes Juifs. Alexandre Rotenberg et son amie Ruth Heffner, des réfugiés, avaient quitté Nice en été 1942 et se présentèrent à l’Hôtel du Buet et de la Gare, la maison de Germaine Chamel. Elle vit aussitôt que leurs papiers étaient faux et se douta qu’ils étaient juifs. Elle leur dit immédiatement que des gendarmes, venus à la pension ce même jour, avaient arrêté plusieurs personnes soupçonnées d’être juives, et attendaient confirmation de Vichy concernant l’authenticité de leurs papiers d’identité. Les jeunes gens reconnurent qu’ils étaient Juifs eux aussi. Germaine Chamel appela immédiatement une amie française, Madame Seidel, qui, sur la recommandation de l’abbé André Payot (q.v.), un prêtre qui avait organisé de nombreuses opérations de sauvetage de Juifs, les conduisit chez Louis et Franceline Pache (q.v.). Louis Pache était l’un des meilleurs guides professionnels de la région. A dix heures du soir ils accompagna les deux jeunes gens à la frontière qu’ils passèrent sans encombre pour arriver au petit matin au village suisse le plus proche. En 1967 Alexandre Rotenberg revint en France et organisa une grande réception pour tous ceux qui l’avaient sauvé; l’événement fut rapporté par la presse locale tant en France qu’en Suisse.

Le 18 juin 1979, Yad Vashem a décerné à Germaine Chanel le titre de Juste des Nations.

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