Le R.P. Louis Ricard dirigeait en 1943 la « Maison d’exercices spirituels Notre Dame du Châtelard », à Francheville le Haut. Il cacha dans cette institution un Juif polonais pourchassé, Herman Labedz. En mai 1940, la famille Labedz avait fui la Belgique, envahie par les Allemands, pour se réfugier dans le sud de la France. Herman ne possédait pas la nationalité française; sa femme, elle, était française. Le couple avait une fillette de neuf ans. Mme Labedz, atteinte d’un cancer, avait besoin de traitements coûteux; les réserves de la famille furent vite épuisées. Herman Labedz, qui était ingénieur en téléphonie, chercha du travail. Avec l’aide d’Antoine Blanchard (q.v.), un technicien français, il trouva un emploi à la Téléphonie Générale à Lyon et obtint l’autorisation d’habiter cette ville avec sa famille. A l’été 1943, la police lyonnaise lui notifia qu’en sa qualité de Juif étranger, il devait se présenter à un point de rassemblement pour être envoyé dans un camp de travail obligatoire en Allemagne. Mais, sous la responsabilité de Blanchard, Labedz fut chargé d’équiper le Séminaire universitaire de Lyon d’un réseau téléphonique. Puis, en septembre de la même année, un travail similaire lui fut confié à Notre Dame du Châtelard. L’abbé savait que le nouveau technicien du téléphone était un Juif étranger mais il prit le risque de le cacher et de lui donner refuge. L’un des ouvriers qui travaillaient au monastère découvrit le secret du nouveau-venu et voulut le dénoncer à la police; l’abbé l’en empêcha. Herman Labedz demeura trois mois à Notre Dame, de septembre à novembre 1943. Ayant alors obtenu de faux papiers d’identité, il put reprendre son travail à Lyon. Sa femme succomba en janvier 1944. L’ingénieur et sa fille rentrèrent en Belgique un an plus tard, après la Libération.

Le 28 janvier 1982, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au père Louis Ricard le titre de Juste parmi les Nations.

Documents annexes

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19 novembre 2014 09:32:09