Emigrée de Russie à Paris, Elizabeth Skobtzoff prit le voile en 1932, à l’âge de 40 ans, et devint Mère Marie. Elle se consacra d’emblée à l’action sociale, qui prit un grand essor avec la construction en 1935 rue de Lourmel à Paris de l’Eglise orthodoxe de l’Intercession de la Sainte-Vierge et de vastes locaux communautaires. Dimitri Klepinine, lui aussi émigré de Russie, ordonné pope en 1937, se joignit à l’action de Mère Marie. Profondément indignés par les mesures antijuives appliquées en France dès l’occupation allemande, les deux religieux ouvrirent les portes du « centre Lourmel » à des persécutés aux abois. Le Père Klepinine établit de faux certificats de baptême en grand nombre, tandis que Mère Marie faisait merveille pour trouver des cachettes durables aux Juifs pourchassés qu’elle avait abrités au centre Lourmel. Le 17 juillet 1942, lendemain de la rafle massive des Juifs à Paris, elle pénétra dans l’enceinte du Vel d’Hiv, en faisant valoir sa qualité de membre du clergé et bravant la police. Elle ne put apporter qu’un réconfort moral à une jeune amie internée, elle aussi émigrée de Russie. Mais à force d’ingéniosité, elle réussit à faire évader ses trois enfants, deux garçons et une fillette, après s’être acquis la complicité des hommes de l’équipe des éboueurs opérant au Vel d’Hiv. La Mère Marie et le Père Klepinine créèrent un service de confection de colis alimentaires destinés aux détenus du camp de Compiègne. Ces derniers, Russes juifs pour la plupart, sauvèrent clandestinement de la famine les otages juifs internés dans ce camp de décembre 1941 à mars 1942. L’un de ces otages, Georges Wellers, en a apporté le témoignage. Le 26 mars 1942, le Père Klépinine délivra à son épouse un faux certificat d’appartenance à la religion orthodoxe et de paroissienne de l’Eglise de l’Intercession de la Sainte-Vierge. « Cela a eu pour conséquence », a écrit l’historien G. Wellers, « que je n’ai pas été déporté [avant le 30 juin 1944], ni ma femme, ni nos enfants ». Victimes d’une dénonciation, la Mère Marie et son fils Yuri ainsi que le Père Dimitri furent arrêtés et déportés en février 1943. Transférés à Buchenwald, puis à Dora, Dimitri Klepinine et Yuri Skobtzoff y furent assassinés. Geneviève de Gaulle a décrit dans un livre le martyre de Mère Marie au camp de Ravensbruck, où elle fut gazée et brûlée le 31 mars 1945.

Le 14 janvier 1985, L’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Elizabeth Skobzoff (Mère Marie).

Le 16 juillet 1985, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations au Père Dimitri Klepinine.

 

Père Dimitri KLEPININE

Mère Marie Elisabeth

Photo de groupe

plaque commémorative

Documents annexes

PoèmePoème
24 janvier 2014 10:48:24
Article de presse - Le droit de vivre de 12/1969Article de presse – Le droit de vivre de 12/1969
24 janvier 2014 10:47:17