Au service du « Secours aux enfants » de la Croix-Rouge suisse, Anne-Marie Piguet rejoignit en mai 1943 l’équipe des animateurs du Château de la Hille, dans le département de l’Ariège. De nationalité suisse, elle avait alors 26 ans. Au Château de la Hille, home créé et géré par le Secours aux enfants, avaient été recueillis, après de longues et pénibles tribulations, 120 enfants juifs réfugiés d’Allemagne. Depuis l’occupation de la zone sud par les Allemands en novembre 1942, les aînés des pensionnaires, ceux âgés de 16 ans et plus, étaient particulièrement menacés d’arrestation et de déportation. Le 27 août 1942 déjà, ils avaient été arrêtés par la gendarmerie française, internés au camp du Vernet et avaient échappé de justesse à la déportation grâce à l’énergique intervention de Maurice Dubois (q.v.), directeur en France du Secours aux enfants. Il les fit libérer et ramener au Château de la Hille. Il était donc devenu urgent de les mettre à l’abri puisque désormais le patronage de la Croix-Rouge suisse ne pouvait plus garantir leur sécurité. La famille Piguet habitait dans la zone démilitarisée de la frontière franco-suisse, près de la forêt de Risoux, non loin du village français La Chapelle-les-Bois (Doubs). Le père et le grand-père d’Anne-Marie étaient gardes-forestiers. Elle-même connaissait fort bien les sentiers et les passages secrets de la fôret de Risoux. Anne-Marie décida de les utiliser pour faire entrer clandestinement en Suisse les adolecents en péril. Elle opéra avec l’aide de Victoire et Madeleine Cordier (q.v.), deux sœurs habitant à Champagnole (Jura), auxquelles elle vint confier plusieurs de ses protégés. Puis, une fois la frontière franchie, Anne-Marie conduisait son groupe, à travers la zone démilitarisée, jusqu’au domicile de ses parents.

Le 16 juillet 1990, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Anne-Marie Im Hof-Piguet le titre de Juste parmi les Nations.

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