Au début de l’année 1943, le jeune instituteur Sébastien Steiger fut envoyé de Suisse au Château de la Hille, dans l’Ariège, où la Croix-Rouge suisse avait ouvert un home pour cent enfants juifs. Il enseignait l’arithmétique et le français aux plus jeunes, qu’il emmenait également en promenade. Il leur apprenait des chansons et leur racontait des histoires. Pour beaucoup de ces petits, ce jeune homme d’une vingtaine d’années était quasiment un père adoptif, comme le montrent les témoignages rédigés après la guerre par plusieurs de ses anciens élèves, et notamment Rita Lavi, Esther Hocherman, Frida Wald et Marianne Bolleg. A ce stade, ses activités étaient parfaitement légales et il ne courait aucun risque. Il en fut autrement lorsqu’il vint en aide à Walter Kamel en lui remettant son propre passeport helvétique, après avoir remplacé sa photo par celle du jeune juif. Tandis que Walter se mettait à l’abri en Suisse. Sébastien vécut de nombreux mois sans passeport dans la France occupée. Lorsqu’il voulut rentrer chez lui en Suisse, la police l’arrêta et ne le relâcha qu’après qu’il ait réussi à prouver son identité. Après la guerre, Sébastien Steiger continua à aider les Juifs et fonda une association d’assistance aux enfants. Il a plusieurs fois rendu visite en Israël à ses anciens élèves du Château de la Hille.

Le 11 mars 1993, Yad Vashem a décerné à Sébastien Steiger le titre de Juste parmi les Nations. 

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