En septembre 1942, Emilie Guth – que tout le monde appelait Hélène – était infirmière et réceptionniste dans un centre médico-social de l’Organisation de Secours aux Enfants à Marseille. Il y avait encore peu d’activités de résistance dans cette ville, mais de petits groupes clandestins, comme le Service André, commençaient à fonctionner. Il s’agissait le plus souvent d’initiatives individuelles sans lien avec les grandes organisations de la Résistance. Emilie participa au Service André dès le début et, bien que n’étant pas juive, elle devint l’un des membres les plus actifs de ce réseau. C’est ainsi qu’elle fit la connaissance de Denise Sikierski, une résistante juive. En janvier 1943, une vague d’arrestations de Juifs secoua Marseille. En mars, Denise Sikierski apprit que la Gestapo était à sa recherche. Elle confia l’essentiel de ses activités à Emilie Guth. Désormais, elle ne venait plus à Marseille qu’une fois par mois, afin de remettre de l’argent, de faux papiers, des rations alimentaires et d’autres documents à Emilie et à quelques autres agents clandestins qui se cachaient dans la ville. Au début du mois de mai 1944, l’étau se resserra sur les Juifs; les deux femmes se choisirent un autre lieu de rencontre, le bureau d’un résistant du nom de Castelli. Avant même la première rencontre, Emilie Guth et Castelli furent arrêtés par la Gestapo. Emilie, qui parlait parfaitement l’allemand, sut tenir tête avec calme. Trois semaines plus tard, elle fut remise en liberté faute de preuves. Elle revint à Marseille deux semaines plus tard, changea d’adresse et reprit ses activités clandestines, qu’elle poursuivit jusqu’à la Libération.

Le 29 avril 1985, Yad Vashem a décerné à Emilie Guth le titre de Juste parmi les Nations. 

 

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