Oscar Rousseau était le vicaire de Mons-en-Baroeul. Pendant deux ans il donna asile à Joseph Flescher. Ce Juif polonais était venu à Roubaix en 1936 apprendre les métiers du textile. Il avait alors une vingtaine d’années. Il vivait encore en France lorsque les Allemands occupèrent le nord du pays en juin 1940 mais n’avait pas la nationalité française. Il dut donc se cacher. Sa situation devint particulièrement périlleuse à l’été 1942, lorsque sévirent les rafles massives de Juifs étrangers. Une famille catholique qui l’avait hébergé pendant quelque temps lui fit connaître le vicaire, qui lui offrit l’hospitalité. Joseph Flescher vécut chez lui jusqu’à la Libération, partageant ses rations. Pour sa sécurité, le vicaire lui avait fait porter une soutane. Le presbytère abritait aussi Kurt Bernstein. Ce Juif autrichien était venu vivre en France avant la guerre avec ses parents, ses frères et sa soeur. En décembre 1942, toute la famille fût arrêtée et déportée dans les camps de l’est, à l’exception de Kurt, qui s’était réfugié chez le curé. Certains de ses paroissiens et de ses voisins se doutaient bien que les jeunes gens étaient juifs mais personne ne les dénonça. Le vicaire agissait par conviction religieuse et par humanisme; il ne demanda jamais la moindre contrepartie et ne fit aucun effort pour convertir ses jeunes protégés devenus ses amis. Quelques années après la guerre, Joseph Flescher invita l’abbé Oscar Rousseau à lui rendre visite en Israël dans les années cinquante. Il y fut chaleureusement reçu et le maire de Kiryat Bialik, où s’était installé Joseph Flescher, offrit une réception en son honneur. L’abbé Rousseau mourut en 1968 à Lille. 

Le 17 juin 1987, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à l’abbé Oscar Rousseau à titre posthume le titre de Juste parmi les Nations. 

l'abbé Oscar Rousseau lors de sa cérémonie.

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