Lorsqu’éclata la seconde guerre mondiale, les Fischof, des Juifs de nationalité française, habitaient à Paris. A l’arrivée des Allemands ils partirent vivre à Marseille, en zone sud. Ginette et Jacqueline, leurs deux filles, furent inscrites au lycée Longchamp. Andrée Pellissier en était la surveillante générale. Elle était considérée comme sévère et stricte. Toutefois, lorsque la situation des Juifs de la région devint périlleuse, la directrice contacta les Fischof et les persuada de laisser Ginette et Jacqueline habiter avec elle à l’école, pour assurer leur sécurité. Les deux fillettes furent donc cachées dans son appartement, au rez-de-chaussée de l’établissement. Mme Pellissier, qui s’occupa d’elles avec dévouement, refusa tout paiement. Lorsque des policiers français ou des soldats allemands se présentaient à l’école pour y rechercher des Juifs, Andrée Pellissier déclarait fermement qu’il n’y en avait aucun. C’était parfaitement faux : elle comptait plusieurs élèves juifs. Par ses actions courageuses – cacher les deux fillettes et prétendre qu’il n’y avait pas de Juifs dans l’établissement – la directrice risquait sa propre sécurité et sa vie, d’autant qu’elle avait parfois des confrontations orageuses avec les agents de police français ou allemands. Lorsque M. Fischof fut arrêté et déporté à l’automne 1943, Mme Fischof rentra à Paris avec ses deux filles; celles-ci furent cachées par les Bousquet (q.v.). Lors de son témoignage après la guerre, Jacqueline Fischof évoqua la directrice en ces termes : « Andrée Pellissier nous a traitées comme une mère ».

Le 23 décembre 1987, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Andrée Pellissier le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Cérémonie en l'honneur de Andrée Pellissier le 13 Novembre 1990

André,Rosalie et Maria Pelissier

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