La famille Lequien habitait le 18ème arrondissement de Paris. André y avait une boucherie. Le magasin d’à côté était tenu par M. Fisler, qui était juif. Après les grandes rafles de juillet 1942, la famille Fisler décida de quitter Paris pour se réfugier dans le sud de la France, que les Allemands n’avaient pas encore occupé. André et Antoinette Lequien offrirent de garder les deux fillettes du couple, âgées respectivement de sept et dix ans. Les Fisler acceptèrent avec reconnaissance et les deux petites vinrent habiter chez les Lequien. La plupart des voisins savaient qu’elles étaient juives et le danger était grand tant pour elles que pour leurs protecteurs, car une dénonciation était toujours possible. Les enfants vécurent près d’un an chez André et Antoinette, qui les traitaient comme leurs propres filles. Pendant les fêtes ou les vacances, ils les emmenaient dans leur maison de campagne; elles étaient toujours bien nourries malgré les restrictions. Pourtant les petites souffraient d’être séparées de leur mère et demandaient sans cesse à la rejoindre. Finalement, en mai 1943 André Lequien les conduisit chez leurs parents à Cazacon dans le Lot-et-Garonne. Madame Fisler gagnait difficilement sa vie; son mari, qui avait failli être arrêté avant de franchir la ligne de démarcation, restait caché dans le grenier. Menacée d’arrestation à Cazacon, la famille se tourna vers Paul et Elia Laboual (q.v.) qui vinrent à leur secours. Après la libération de Paris en août 1944, les Fisler rentrèrent chez eux. Ils gardèrent le contact avec les deux familles qui les avaient sauvés. Dans son témoignage après la guerre, Carmela, l’aînée des deux soeurs, à écrit de ses sauveurs : « (ils) représentent pour moi tout ce qu’il y a de meilleur en France et dans l’humanité. »
Le 7 septembre 1988, Yad Vashem a décerné à André et Antoinette Lequien le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Aucun document