Le père Gross arriva en mai 1942 au camp de concentration de Gurs dans le sud de la France. Il était envoyé par l’évêque de Fribourg en Suisse en tant que représentant de l’organisation Caritas. Officiellement, il était chargé d’apporter son réconfort spirituel aux catholiques internés dans le camp. Mais, au cours des 13 mois qu’il y passa, il vint en aide à de nombreux détenus non catholiques, et notamment à des Juifs. Cette aide se traduisait essentiellement par des activités illégales : il leur fournissait des autorisations de transit et des visas de résidence temporaire en Suisse, qu’il se procurait lors des visites qu’il effectuait périodiquement dans son pays, officiellement pour présenter des rapports sur son travail. Il transmettait ces précieuses pièces à des Juifs qui avaient réussi à s’enfuir de Gurs mais qui, faute de papiers, ne pouvaient quitter la France. Parmi les Juifs qui lui doivent ainsi la vie se trouvent Dora Weizberg, son père et sa soeur âgée de dix-sept ans, ainsi que Georges Vadnaï, qui devint plus tard grand rabbin de Lausanne. Le père Gross lui sauva la vie alors qu’il se trouvait à Gurs. Voyant qu’il figurait sur la liste des personnes à déporter, il alla le chercher et l’emmena dans le baraquement où se trouvaient les Juifs dont le sort n’avait pas encore été décidé. Le religieux camouflait ses activités sous le couvert de sa mission officielle, mais son œuvre de sauvetage l’exposait en permanence à de terribles dangers.

Le 5 mars 1989, Yad Vashem a décerné au père Albert Gross le titre de Juste parmi les Nations. 

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