Pendant l’Occupation, le père Jean Espitallier, jeune curé à l’esprit ouvert et aux tendances libérales, était en charge de la paroisse du village de Saint-Pierre d’Argençon dans les Hautes-Alpes. Dans le courant de l’automne 1942, Suzanne et Henri Weil, qui habitaient Lyon avec leurs trois enfants, Gérard, Michel et Liliane, s’enfuirent de la ville à la suite d’arrestations massives de Juifs. Ils s’installèrent dans ce village. Les deux fils Weil s’attachèrent vite au père Espitallier, qui savait qu’ils étaient juifs, et qui finit par devenir l’ami de toute la famille. Quelques mois plus tard, les Allemands commencèrent à effectuer des raids dans le village et à chaque fois malgré le risque qu’il courait, le prêtre prévenait la famille Weil qui, ainsi que les autres familles juives du village, couraient se cacher dans la forêt; Jean Espitallier venait les chercher une fois le danger écarté. Quand la situation à St.-Pierre d’Argençon devint trop dangereuse pour les Juifs, le prêtre trouva, pour chacun des membres de la famille Weil, des cachettes dans des endroits isolés et difficiles d’accès. Il les y conduisit et leur rendit régulièrement visite à pied ou à bicyclette; en hiver, si les routes étaient impraticables ou s’il y avait trop de barrages policiers, il prenait ses skis. Il apportait des provisions, des faux papiers, les indispensables cartes d’alimentation, mais aussi un réconfort, de la chaleur humaine et un sentiment de sécurité. Le père Jean Espitallier continua à rendre visite à ses protégés jusqu’à la Libération. Il resta en contact avec eux après la guerre.

Le 16 mai 1989, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au père Jean Espitallier le titre de Juste parmi les Nations.

André ESPITALLIER le jour de la cérémonie

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Article de presse - Le dauphiné libéré du 07/12/1995Article de presse – Le dauphiné libéré du 07/12/1995
15 juin 2016 16:51:01

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