Le père d’Emile Corjon était propriétaire d’un bâtiment de ferme à l’abandon dans la montagne, non loin de Grenoble. L’endroit était isolé. La famille Svoboda, des Juifs qui s’étaient enfuis de Vienne en août 1938 pour se réfugier en France, habitait à Lyon. Lorsque les Allemands occupèrent la ville en novembre 1942, les Svoboda prirent la fuite, comme un grand nombre d’autres Juifs. Après s’être cachés ici et là, ils trouvèrent refuge dans la ferme des Corjon. Ces derniers leur donnèrent asile et protection pendant plus d’un an, jusqu’à la Libération en août 1944. Pour Emile et les siens, il s’agissait d’une action parfaitement naturelle et moralement nécessaire. Après la guerre, Inge, la fille des Svoboda, rapporta dans son témoignage qu’Emile Corjon montait la garde la nuit pour leur permettre de dormir en paix. Les Allemands connaissaient en effet l’existence de la ferme malgré son isolement. Chaque fois qu’ils s’en approchaient, Emile réveillait les Svoboda à la hâte et les emmenait dans la forêt voisine, ou encore les dissimulait dans la grange jusqu’à ce que le danger se soit dissipé. Après la guerre, Emile Corjon et Inge Svoboda restèrent trés liés pendant de nombreuses années.

Le 4 juin 1989, Yad Vashem a décerné à Emile Corjon le titre de Juste des Nations.

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