Alla Camille
 

Camille Auguste Gaillard

Camille Gaillard vivait avec sa fille à Marvejols dans la Lozère. Ils étaient propriétaires d’un immeuble de rapport dont ils louaient les appartements meublés. M. Gaillard, qui avait une soixantaine d’années, le gérait pendant la guerre avec l’aide de sa fille Camille Alla dont le mari, prisonnier de guerre, se trouvait dans un stalag en Allemagne. De 1940 à 1945, le père et la fille dissimulèrent l’identité de leurs locataires juifs en falsifiant leurs noms, leurs pays d’origine et leur nationalité. La gendarmerie locale, qui opérait régulièrement des vérifications, ne s’aperçut jamais que le registre qui leur était présenté était truqué; le vrai était caché au grenier. Camille Gaillard et sa fille savaient très bien qui, parmi leurs locataires, étaient juifs et leur venaient en aide sciemment, en maquillant leur identité et en leur demandant un loyer dérisoire. Chaque fois qu’une descente de la Gestapo ou de la gendarmerie locale était prévue, M. Gaillard cachait les adultes dans des granges et fermes des alentours et envoyait les enfants au couvent de la ville. Les locataires juifs lui témoignaient une confiance totale et lui avaient confié leurs papiers et leurs bijoux, qu’ils récupérèrent en totalité après la guerre. Pendant l’Occupation, sept familles eurent la chance d’être logées chez les Gaillard pour de longues périodes. Citons notamment la famille Stapler-Lévy, composée de la grand-mère, juive polonaise, sa fille Lucie et sa petite-fille Hélène qui avait deux ans et demi. L’enfant considérait Camille Gaillard comme son grand-père : il avait une petite fille de son âge et jouait avec les deux gamines. Les Stapler-Lévy habitèrent dans l’immeuble Gaillard de 1942 à septembre 1945. Parmi les autres locataires se trouvaient Robert et Inès Benbassat, venus de Tchécoslovaquie, et leur petit garçon, Billy; les Lehman de Strasbourg (de 1940 à 1945), Madame Greenwood de Belgique (jusqu’en 1945) et Mme Leventer, qui s’était enfuie de Paris en 1943.

Le 22 novembre 1989, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Camille Gaillard et sa fille Camille Alla le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Camille GAILLARD et sa fille GAILLARD-ALLA (à gauche) en 1944

Billy Benbassat et Renée Alla en 1944

1946, retrouvailles après la guerre

1990, Dominique BERGOGNE arrière petit fils à Yad Vashem

Famille Greenwood Max Simone et Juliette

Documents annexes

Article de presse - Lozere nouvelle du 17/03/1990Article de presse – Lozere nouvelle du 17/03/1990
7 février 2018 15:08:09