Gilbert Giraud était à la tête du Scoutisme français à Marseille pendant l’Occupation. Il sauva la vie du fondateur du mouvement des Eclaireurs Israélites de France de cette ville, Roger Eisinger, ainsi que celle de sa femme et de ses deux enfants. Le 21 janvier 1943, Roger Eisinger partit pour une rencontre scoute près de Marseille; il commit l’imprudence de prendre ses propres papiers, frappés du tampon « Juif« . Contrôlé à la gare, il fut arrêté sur le champ, avec un grand nombre d’autres Juifs. Témoin de cette arrestation, Gilbert Giraud, qui connaissait Eisinger du fait de leurs activités communes, alla prévenir sa famille. Madame Eisinger fit appel à Maurice Dejean (q.v.), inspecteur à la Commission à la jeunesse et aux sports de Marseille. Grâce à ses contacts, Dejean obtint la mise en liberté de Roger Eisinger et le cacha chez lui. Les autres Juifs capturés ce jour là furent déportés au camp d’extermination de Sobibor, d’où aucun ne revint. La Gestapo continua à traquer Eisinger; sa femme et ses enfants n’étaient plus en sécurité chez eux. Gilbert et Suzanne Giraud leur donnèrent asile jusqu’à la Libération, malgré les risques énormes et sans demander la moindre contrepartie. Après la guerre la famille Girard resta liée à celle de Roger Eisinger (en littérature le poète Emmanuel Eydoux).

Le 16 avril 1992, l’institu Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Gilbert et Suzanne Giraud le titre de Juste parmi les Nations.

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