Pendant l’occupation, Alice Caron, qui n’était pas juive, travaillait dans un foyer pour enfants de l’organisation juive OSE. Celle-ci avait fait l’acquisition d’un château, au Masgelier dans la Creuse. Transformé en maison d’enfants, le château abritait des petits Juifs de Paris et des enfants qu’on avait fait sortir de camps d’internement tels que le camp de Gurs. La jeune fille travaillait aux cuisines et le reste du temps aidait de son mieux. Lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, l’OSE passa progressivement dans la clandestinité. Pourtant, grâce au concours d’organisations tant juives que non juives, et parfois avec l’aide de religieux protestants ou catholiques, elle continua à mettre à l’abri des milliers d’enfants. Au printemps 1944 le home du Masgelier dut fermer, et ses pensionnaires furent dispersés dans des cachettes plus sûres. Alice Caron accompagnait les enfants à la gare, d’où on les emmenait chez les familles françaises chrétiennes qui avaient accepté de les héberger. La jeune fille prenait ainsi de grands risques; en effet, lorsqu’ils étaient pris, les employés non juifs de l’OSE risquaient gros. Pourtant, elle remit sa propre carte d’identité à Denise Baumann, une juive qui avait exercé les fonctions de conseillère au home. Denise qui partit se réfugier à Lyon quand l’établissement ferma ses portes substitua sa photo à celle d’Alice. Elle put ainsi arriver à bon port et survivre à la guerre. 

Le 6 juillet 1992, Yad Vashem a décerné à Alice Caron, épouse Bontemps, le titre de Juste des Nations.

 

Alice CARON

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