ROULLET Viviane & MATTER Annette
Lors de la grande rafle des Juifs de Paris en juillet 1942, Mme Grynszpan et deux de ses filles, des juives nées en Pologne, furent arrêtées. Suzanne Grynszpan, qui avait alors vingt-trois ans, n’était pas à la maison ce matin là. Quand elle apprit le drame, elle comprit qu’elle devait se cacher immédiatement. Des amis l’adressèrent au pasteur Lauga, qui était le directeur spirituel d’un établissement pour enfants handicapés mentaux tenus par les Diaconesses. Celles-ci acceptèrent de lui donner asile. La jeune fille fut admise comme étudiante-infirmière et assistante au même titre que les autres jeunes femmes qui travaillaient là. Du fait de ce statut et de ses activités auprès des enfants, elle était logée et nourrie. Elle se fit passer pour une chrétienne et assistait aux offices religieux. Seules la directrice de l’établissement, Soeur Annette Matter, et  Soeur Viviane, qui était son adjointe, savaient qu’elle était juive. De juillet 1942 au printemps 1944, Suzanne ne sortit que rarement de l’établissement, toujours vêtue de l’habit noir et de la coiffe des novices. Au printemps 1944, quand elle reçut son diplôme d’infirmière spécialisée dans les soins aux enfants handicapés, Soeur Annette lui proposa un emploi dans une crèche en grande banlieue où elle serait plus à l’abri des contrôles fréquents des autorités d’occupation, toujours à la recherche des Juifs cachés. Sous le nom de Reine Lucas, Suzanne travailla dans cette crèche jusqu’à la Libération.

Le 18 mars 1993, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Sœur Annette Matter et Sœur Viviane, le titre de Juste parmi les Nations.

Documents annexes

Aucun document