Marie Ménérat vivait à Paris, dans le 19ème arrondissement, avec sa fille mariée, Suzanne Leulier, 38 ans, qui travaillait dans une tannerie. Le propriétaire de l’établissement, Charles Kern, était juif. Marie Ménérat était concierge et les deux femmes habitaient la loge. Au lendemain des grandes rafles des 16 et 17 juillet 1942 à Paris, Mme Minczeles, ayant échappé par miracle à l’arrestation, se retrouva à la rue avec ses deux enfants qui avaient alors onze et seize ans. Aucun des trois n’avait la nationalité française. Henri, le fils aîné, atteint d’une pneumonie, dut être hospitalisé. Sa maman et son plus jeune frère furent recueillis par une vieille tante qui, elle, était française : or, c’était la mère de Charles Kern, qui se confia à Suzanne et lui demanda son aide. La jeune femme lui dit qu’un petit logement d’une pièce était disponible dans son immeuble. Elle le loua en son propre nom et Mme Minczeles vint s’y installer, d’abord seule puis avec son jeune fils. Lorsque l’aîné quitta la maison de convalescence en juin 1943, il les rejoignit. Ils vécurent ainsi à trois dans cette pièce de vingt mètres carrés jusqu’en octobre, où Mme Minczeles put envoyer son plus jeune fils à la campagne. Elle demeura sur place avec Henri, jusqu’à la Libération. Suzanne et sa mère faisaient leurs courses afin qu’ils n’aient pas à sortir. Mme Ménérat accepta également de cacher leurs objets les plus précieux, qu’elle leur rendit après la guerre.

Le 11 mai 1994, Yad Vashem a décerné à Marie Ménérat et à sa fille Suzanne Leulier le titre de Juste parmi les Nations.

Suzanne LEULIER (à droite) avec Marie MENERAT (à gauche, Juste elle aussi)

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