En 1934, Germaine Lalo fut nommée directrice d’un pensionnat de jeunes filles à Saint-Léonard de Noblat (Haute-Vienne). Pendant la guerre, son opposition aux forces d’occupation et au régime de Vichy la conduisit à faire de la Résistance et à venir en aide à tous les persécutés. Elle prit d’elle-même la décision d’admettre des jeunes juives dans son établissement sous une fausse identité. En cas de découverte, elle risquait de lourdes peines. Au début de 1944, des soldats allemands et des agents de la Gestapo réquisitionnèrent l’un des bâtiments de l’école et y stationnèrent plusieurs semaines. Germaine Lalo ne changea en rien son attitude envers les jeunes juives qu’elle protégeait. En juin, elle fut arrêtée avec sa fille, sur dénonciation de l’une des enseignantes. Accusée de nourrir de mauvaises intentions à l’encontre du gouvernement de Vichy, elle fut incarcérée pendant vingt et un jours. Les trente-trois jeunes juives qui avaient trouvé asile au pensionnat ne furent pas inquiétées. Parmi elles se trouvaient Nicole et Françoise Schwab, deux soeurs dont les parents vivaient à Eymoutiers. Environ 250 juifs avaient trouvé asile dans cette ville, où ils étaient enregistrés auprès des services municipaux. Lors de la Pâque juive en 1944, tous les Juifs d’Eymoutiers furent arrêtés et déportés. Les deux fillettes, revenues chez leurs parents pour la fête, n’eurent la vie sauve que parce qu’elles jouaient à quelque distance de la maison lorsque les gendarmes enfoncèrent la porte. Elles réussirent à retourner au pensionnat où elles vécurent jusqu’à la Libération. Germaine Lalo, qui savait que leurs parents avaient été déportés et qu’elles étaient recherchées elles aussi, prenait des risques considérables. Il était également évident que leurs frais de scolarité ne seraient plus payés. Fanny Eisenberg, une autre jeune juive, vécut au pensionnat pendant toute l’Occupation. Après la guerre, Germaine Lalo fut décorée pour ses activités dans la Résistance.

Le 12 décembre 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Germaine Lalo le titre de Juste parmi les Nations.

 

Germaine LALO

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