La famille Rosenstiel, des Juifs de Haguenau dans le Bas-Rhin, était venue se réfugier à Brive-la-Gaillarde en Corrèze durant l’Occupation. Marcel Rosenstiel fit la connaissance de Germain Dauliat, qui habitait aussi la ville, à la manufacture de sabots où ils travaillaient tous les deux. Les deux familles devinrent amies et les Dauliat apportèrent une aide matérielle et un réconfort aux réfugiés. Quand commencèrent les arrestations de Juifs à Brive, Germain proposa aux quatre Rosenstiel de venir se cacher chez lui. Avec l’aide de Françoise, sa femme, il aménagea la cave à cet effet et les Rosenstiel venaient s’y abriter chaque fois qu’ils apprenaient que des arrestations étaient imminentes. Le militant catholique Edmond Michelet (q.v) voisin des Rosenstiel, envoyait ses enfants les prévenir. Lorsqu’il fut arrêté en 1943 puis déporté à Dachau, les réfugiés allèrent s’installer à demeure dans la cave des Dauliat. Germain et Françoise, aidés par leurs filles Simone et Paulette, les protégèrent et s’occupèrent d’eux, très chaleureusement, jusqu’à la libération de la ville. La famille Dauliat prenait des risques considérables. Brive-la-Gaillarde était située au coeur d’une zone dangereuse. De juin à août 1944, les forces allemandes qui battaient en retraite du sud vers le nord de la France, se livrèrent à des atrocités contre la population – tout particulièrement contre ceux qu’ils soupçonnaient d’appartenir à la résistance ou de cacher des Juifs – dans Brive et ses environs. La guerre terminée, les Rosenstiel apprirent que des voisins des Dauliat les avaient dénoncés – heureusement, la dénonciation arriva trop tard. Les Rosenstiel rentrèrent à Haguenau en juin 1945 mais gardèrent pendant de longues années le contact avec ceux qui les avaient sauvés.

Le 7 août 1996, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Germain et Françoise Dauliat le titre de Juste des Nations. 

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