Les Orlhac vivaient avec leurs quatre jeunes enfants dans une ferme isolée au lieu dit Le Perreuil près du village de Cazaubon (Gers). Ils n’étaient pas riches. Il y avait en tout et pour tout deux vaches et quatre boeufs à l’étable. La ferme n’avait ni électricité ni eau courante. On allait chercher l’eau dans une charrette à boeuf à une source distante de deux kilomètres. Au printemps de l’année 1942, Madeleine Michelis (q.v.), l’amie de Betty Orlhac, lui envoya Claude Dalsace, une jeune juive qui avait été son élève, et dont le père avait été arrêté à Paris et déporté. Le Perreuil, qui n’était desservi par aucune route et se trouvait à une certaine distance de l’habitation la plus proche, était relativement sûr. En fait, lorsque Claude y arriva, deux autres fugitifs s’y cachaient déjà : Madeleine Bloch ainsi qu’un ancien gardien de la prison de Riom. Ce dernier était recherché par toutes les polices du pays pour avoir favorisé l’évasion spectaculaire de Pierre Mendès-France. Née en Angleterre, Betty Orlhac avait gardé un fort accent anglais; elle s’était fait peu d’amis dans la région. Après le départ de son mari, Jean, qui rallia une unité de maquisards, elle se retrouva seule pour faire marcher la ferme. Les fugitifs qu’elle abritait l’aidaient de leur mieux. En mai 1944, elle accepta encore d’héberger cinq Juifs, tous membres de la famille Cahen. Son courage et sa détermination inspiraient confiance à tous ceux qui avaient trouvé refuge à la ferme, malgré le danger quotidien dans lequel ils vécurent jusqu’à la Libération.

Le 24 novembre 1997, Yad Vashem a décerné à Betty Orlhac le titre de Juste parmi les Nations.

 

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