THELLIEZ Léa le 13/12/1942
Léa Thelliez et son mari dirigeaient une petite entreprise de tonnellerie à Paris. Mobilisé en 1939, M. Thelliez fut fait prisonnier et resta en captivité en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre. Léa Thelliez prit sur elle de continuer à faire fonctionner son entreprise avec l’assistance de l’un de ses ouvrier. Dans le même immeuble habitait une famille Feiner, des Juifs réfugiés de Pologne. David Feiner s’était engagé dans la Légion étrangère en 1939. Il prit part à la bataille de Narvick et fut démobilisé après l’armistice de juin 1940. Il rentra chez lui, retrouvant sa femme et ses enfants, Nathan, onze ans et Solange, trois ans. Le 16 juillet 1942 à huit heures du matin des policiers français vinrent arrêter David Feiner et son épouse, qui n’eurent que le temps de confier leurs enfants à des proches. Une voisine, Mme Audoin, qui habitait dans l’immeuble, avait assisté à l’arrestation. Indignée, elle demanda à son mari, officier de police, de faire quelque chose. Jean Audoin se rendit au commissariat, reprocha à ses collègues d’avoir arrêté un patriote qui s’était héroïquement battu pour la France et fit remettre le couple en liberté. Mais la rafle de Juifs se poursuivait. Aussi les Feiner décidèrent-ils de se cacher. Léa Thelliez se dévoua pour les aider et, malgré les risques, trouva des refuges pour toute la famille. Elle hébergea les Feiner chez elle pendant plusieurs semaines, jusqu’au jour où elle trouva pour eux un asile sûr en grande banlieue. En avril 1943, elle fit convoyer Nathan et Solange et leur cousine de dix ans, Anna Zaremba, chez leur famille d’accueil les Deubouzy, qui habitaient la Sarthe. Elle se chargea elle-même de payer la pension mensuelle.

Le 19 avril 1998, Yad Vashem a décerné à Léa Thelliez le titre de Juste parmi les Nations.

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