En 1943, les employeurs de Simone Médici lui avaient confié la garde de leur fille Claudette, 4 ans. Elle se rendait le matin à 9 heures au domicile de la famille Herschman, à Nice, et conduisait ensuite la fillette au jardin public tout proche. Le 4 octobre 1943, Simone trouva Jeanne, la maman de Claudette, effondrée. La veille au soir, la police allemande avait arrêté son mari, Léopold Herschman, et annoncé que le lendemain ce serait son tour et celui de sa fille. Simone, alors âgée de 22 ans, insista aussitôt pour emmener chez elle Claudette et sa maman. Jeanne s’empressa de lui confier la petite. Mais elle craignait des représailles fatales contre son mari et décida de rester à son domicile. Elle fut arrêtée le même jour. M. et Mme Herschman furent déportés et ne survécurent pas aux camps de la mort. Simone avait conduit Claudette chez elle – elle demeurait chez ses parents – puis avec l’aide d’un ami des Herschman, Amedei Entimio, réfugié italien antifasciste, la plaça une semaine plus tard dans une famille d’accueil en Savoie. Au moyen de subtiles périphrases, le sauveur de Claudette informa par lettre le frère de Léopold Herschman, qui était réfugié en Suisse avec sa famille : « Madame Jeanne était assise sur son lit l’air hébété : vous savez Simone Monsieur est très malade. Une ambulance est venue le chercher hier soir à 8 heures… L’après-midi elle a été à la clinique rejoindre Monsieur accompagnée de deux docteurs. Depuis je n’ai aucune nouvelle, car c’était contagieux pour la petite… ». Après la guerre, Simone devenue Madame Vidal remit Claudette à son oncle qui devint son père adoptif. 

Le 4 octobre 1999, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Simone Vidal le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

Simone Vidal, née Medici, était employée dans la famille Herschman et s’occupait de leur fillette Claudette qui avait 4 ans en1943. Elle arrivait le matin à 9 heures et emmenait la fillette dans un jardin public proche. Le 4 octobre 1943, elle trouva la mère Jeanne Herschman en grande détresse. Son mari Léopold avait été arrêté la veille au soir par des policiers allemands qui lui avaient dit qu’ils reviendraient le lendemain pour la chercher ainsi que Claudette. Simone, qui avait alors 22 ans, lui dit qu’elle prendrait volontiers chez elle la mère et l’enfant. Jeanne, effrayée à l’idée que son mari subirait des représailles du fait de son départ, laissa partir Claudette mais resta chez elle.

Elle fut arrêtée le jour même. Déportés dans les camps de la mort, le couple ne revint jamais.

Simone avait emmené Claudette dans l’appartement où elle vivait avec ses parents. Puis, avec l’aide d’Amedei Entimio, un réfugié italien ami des Herschman, elle trouva une famille d’accueil pour Claudette en Savoie. Puis elle fit parvenir une lettre soigneusement édulcorée au frère de Léopold qui avait réussi à se réfugier avec toute sa famille en Suisse : « Madame Jeanne était assise sur son lit, dans un état de choc. Elle me dit, Simone, Monsieur est très malade, une ambulance l’a emmené hier soir… Dans l’après-midi elle est allée à l’hôpital pour voir Monsieur, escortée par deux docteurs… Depuis ce moment, je n’ai plus aucune nouvelle, car il y a un risque de contagion pour l’enfant. »

Après la guerre, Simone devenue Madame Vidal, remit Claudette à son oncle qui l’adopta.

 

Documents annexes

Article de presse - Nice matin du 14/04/2000Article de presse – Nice matin du 14/04/2000
16 juillet 2018 12:32:57